Le Conseil national économique et social (CNES) organise le mois de juin prochain, au palais des Nations les «états généraux de la société civile». Le CNES a été chargé par le chef de l'Etat, d'organiser un débat, le plus large possible, pour connaître exactement ce que veut la société civile et par là tout le peuple algérien, en matière de gouvernance notamment. Cinq ateliers seront mis en place à l'occasion de ces états généraux, a indiqué hier, Mohamed Seghir Babès, à l'occasion d'une conférence de presse organisée à la résidence Djenane El Mithak, à Alger. Il s'agit des ateliers qui seront consacrés à l'économie, au social, à la gouvernance, à la jeunesse et un dernier atelier qui sera dédié à la diaspora algérienne à l'étranger qui pourrait, à travers un site Web transmettre ses préoccupations mais aussi des propositions. La classe politique n'est pas concernée par ce débat, a fait savoir Babès qui explique que les partis ont leurs propres canaux pour proposer ou se réunir. En fait l'idée de consulter la société civile, qui est en soit louable, a été déjà engagée en 1999 après l'élection de Bouteflika à la magistrature suprême. Qui ne se souvient pas des «associations citoyennes» créées en ce temps là pour servir de «relais» entre la présidence de la République et la base citoyenne. Ce fût un fiasco total, avaient estimé des observateurs, puisque ces «associations» se sont vite transformées en un véritable fonds de commerce pour toutes sortes d'opportunistes qui ont sauté sur l'occasion pour servir des intérêts personnels. Interrogé justement par «Le Quotidien d'Oran» sur les critères de sélection de cette société civile qui devrait prendre part aux états généraux, le président du CNES est catégorique. Selon lui tous les acteurs, les associations et autres organisations autonomes qui sont actuellement dans la rue et revendiquent des droits vont être associés aux débats et à ces assises. Mohamed Seghir Babès, affirme même que Dalila Touat, la jeune femme qui milite au sein du comité pour la défense des droits des chômeurs, sera invitée personnellement, par lui, afin d'apporter son témoignage mais aussi faire des propositions pour semble t-il, lutter contre le chômage. «C'est un sondage grandeur nature» affirme pour sa part, l'économiste Abdelmadjid Bouzidi, membre du comité de pilotage et de suivi, en charge de la préparation de ces «états généraux de la société civile». L'homme est convaincu que l'exercice entre dans le cadre d'une «logique de sortie de crise et non dans une logique de pouvoir». Bouzidi explique en outre, que la démarche vise à «organiser la rue», qui est, faut-il le souligner devenue, depuis janvier dernier, une sorte de «mur des lamentations et des revendications» auquel recourent travailleurs, chômeurs, étudiants et simples citoyens. «La conjoncture est marquée par une forte demande pour le changement», dira de son côté, le vice-président du CNES, Mustapha Mékidèche. Ce dernier affirme que l'objectif de l'organisation de ces états généraux, est d'écouter tous les segments de la société civile pour ensuite restituer aux pouvoirs publics (comprendre par-là le président de la République) la synthèse de ces assises. «En se plaçant dans le sillage de ce dialogue constructif, les partenaires sociaux pourront s'engager prioritairement envers l'élaboration d'un véritable pacte de croissance et d'emploi et, par la même, se donner comme perspective stratégique l'élaboration d'un modèle partenarial consensuel autour de la définition d'objectifs macro-économiques orientés vers la croissance», est-il souligné dans un communiqué distribué à la presse qui qualifie par ailleurs, ces états généraux de la société civile «d'événement sans précédent».