A l'approche de l'été, l'émission «Inchighalat» (préoccupations) de la radio locale a invité, jeudi, des représentants du secteur de l'hydraulique et de la société Seaco pour parler des «sempiternelles» fuites d'eau, mais aussi du «nouveau» dans la mobilisation, la gestion et la distribution de l'eau dans la wilaya de Constantine. Il est connu, en effet, que la saison chaude se distingue par une montée en flèche de la consommation en cette denrée vitale. Dans ce sillage, les questions posées ont tourné autour des mesures prises pour la préserver et l'économiser, des nouvelles opérations en matière d'alimentation en AEP, des zones rurales isolées, et ceci sur fond d'une gestion rationnelle de la distribution de l'eau. Pour le représentant de la direction de l'hydraulique, «le nouveau, dira-t-il, est la réalisation de deux grands réservoirs de 50.000 m3 chacun, à El-Gammas et Ali Mendjeli, dont le lancement des travaux est prévu pour le mois de juin prochain et qui assureront ainsi à terme l'alimentation de la ville du vieux rocher en AEP. Parallèlement, des travaux de raccordement entre ces ouvrages et les autres réservoirs plus petits qui existent déjà seront entrepris pour sécuriser cette alimentation. Le premier réservoir nécessitera un raccordement depuis Chaab Erssas jusqu'aux 4 chemins, alors que ceux nécessités par le réservoir d'El-Gammas, qui doit approvisionner Bab El-Kantara, la cité Emir Abdelkader, le centre-ville, etc., s'étaleront sur 8 km. «Ce n'est qu'avec ces travaux, auxquels il faut ajouter d'autres d'une longueur de un km et demi au niveau d'El-Khroub, qu'il sera possible de dire que le projet du barrage de Béni Haroun est achevé à 100%», fera-t-il savoir. Et d'ajouter que « des travaux analogues seront lancés aussi dans d'autres communes, à l'instar de Zighoud Youcef, Ouled Rahmoun et Benbadis. Cette dernière ville est actuellement alimentée à partir d'El-Khroub. Les représentants de la Seaco, quant à eux, ont fait savoir que le phénomène des fuites, 4.000 par an, constitue un énorme problème auquel la société fait face. «Et pour le régler définitivement, il faut changer entièrement les conduites actuelles : et là, un programme de renouvellement de 170 km a été tracé à l'horizon 2014, dont 50 km seront achevés en 2011, indique un des responsables. Pour ce qui a trait au niveau de consommation actuel et selon un autre responsable de la Seaco, «nous tendons actuellement, en coordination avec la direction de l'hydraulique, vers une alimentation 24h/24. Mais en attendant, seuls 54% des quartiers de la ville sont approvisionnés en temps plein, 22% le sont de jour, 14% un jour sur deux et 10% un jour sur trois ou plus». Les questions des auditeurs ont été surtout axées sur les problèmes des fuites récurrentes un peu partout dans les cités, l'insuffisance du nombre de compteurs installés et des horaires inadaptés des lâchers d'eau. Ainsi, plusieurs citoyens se plaignent des courtes durées de ces lâchers d'eau ainsi que des heures de nuit indues où elles sont effectuées, et se disent contre le principe du forfait établi pour eux et réclament l'installation de compteurs, estimant que c'est plus logique et d'après eux plus économique.