Comme chaque année à l'approche de l'Aïd El-Adha, le vol de cheptel est en hausse à travers le territoire et en particulier dans les wilayas à vocation pastorale et dans les grandes villes. Les bandes spécialisées dans le vol de cheptel font régner un climat de peur et de psychose parmi les éleveurs et les maquignons de la wilaya d'Oran. En l'espace de quelques jours, une quinzaine de vols ont été recensés par les services de sécurité. Bilan : 75 têtes ont été subtilisées à leurs propriétaires par des bandes armées jusqu'aux dents qui recourent le plus souvent à la violence pour perpétrer leurs méfaits. Ce climat d'insécurité a des répercussions sur les prix des bêtes du sacrifice. Les éleveurs et les maquignons se trouvent contraints de débourser des sommes conséquentes pour le gardiennage de leur cheptel. Un seul camion est surveillé par sept à huit personnes armées de matraques pour dissuader les voleurs potentiels. Ces frais de gardiennage sont systématiquement amortis sur les prix des moutons. La hausse des vols de cheptel fait réagir la commune d'Oran qui a annoncé un impressionnant dispositif pour sécuriser les abattoirs municipaux. Cette collectivité locale a fait appel au service d'une société privée de gardiennage pour rassurer les maquignons et les clients. Une quarantaine d'agents de sécurité, appuyés par une brigade canine, sont chargés de surveiller les accès et l'intérieur des abattoirs municipaux. Cette brigade canine est composée de dix maîtres-chiens. «Les abattoirs municipaux sont surveillés 24h sur 24 pour prévenir les vols de cheptel», précisent des sources bien informées à la mairie d'Oran. Les services de sécurité ont également déployé un autre dispositif sécuritaire à l'intérieur et aux alentours des abattoirs municipaux, seul point de vente autorisé pour la vente du mouton à Oran. Au total, 79 points de vente de cheptel ont été autorisés cette année à travers les différentes daïras de la wilaya d'Oran. Parmi les points de vente autorisés, il y a la commune de Aïn El-Turck (9 sites), suivie de la commune de Bir El-Djir (8) et les communes de Béthioua, Es-Sénia et Oued Tlélat avec 7 points de vente chacune. Les services vétérinaires devront veiller sur le respect des garanties concernant la santé du cheptel avant sa commercialisation pour prévenir la propagation de zoonoses parmi la population. Le contrôle des bêtes du sacrifice a été ainsi renforcé dans les abattoirs. Les services concernés ont prévu une série de mesures, notamment en matière d'hygiène, pour réglementer la vente des moutons dans ces espaces autorisés. Le cheptel a été vacciné contre la variole, la fièvre aphteuse et la rage des vaches. Les vétérinaires privés de la wilaya sont réquisitionnés pour contrôler les élevages dans les exploitations agricoles. La priorité est accordée pour lutter contre les maladies les plus fréquentes qui frappent le cheptel, notamment le kyste hydatique et la fièvre aphteuse. La direction du commerce va mobiliser, de son côté, des brigades volantes pour multiplier les contrôles des points noirs de vente de cheptel. Il faut cependant signaler que de nombreux maquignons piétinent toutes les mesures prises par les services concernés à Oran. Ainsi, des garages sont loués à l'intérieur du tissu urbain pour être transformés en bergeries au su et au vu de tout le monde. A chaque fête du sacrifice, El-Bahia prend des allures de bergeries. Des troupeaux de moutons sont exposés dans les recoins des quartiers et des cités résidentielles sans que les services concernés ne bougent le petit doigt. Les rues et ruelles de la ville sont infestées durant plusieurs jours par les odeurs fortes émanant de ces bergeries illicites.