Des pas de géant vers la prospérité et le développement global    Des partis politiques continuent de dénoncer la position du gouvernement de transition au Mali contre l'Algérie    Les nouvelles lois relatives aux partis politiques et aux associations, en Algérie permettront-elles leur dynamisation pour une participation et mobilisation citoyenne ?    Ooredoo participe à l'événement technologique ''Connected Algeria 2025''    14.000 projets pour relancer l'économie    Contre une militarisation par Israël de l'aide humanitaire à Ghaza    Assimi Goïta est-il le disciple du Makhzen ?    Qualification historique du CSC aux demi-finales de la Coupe de la CAF : une nuit inoubliable à la ville des "ponts suspendus"    Lancement de la phase finale de l'élection des membres du Parlement de l'enfant algérien (2025-2027)    Le 8 avril 1871, Cheikh Belhaddad proclamait l'insurrection contre le colonialisme français    Agressions sionistes contre la Syrie : réunion du Conseil de sécurité jeudi, à la demande de l'Algérie et de la Somalie    Meziane veut un front médiatique    Deux terroristes étrangers abattus à In Guezzam    Lutte contre la spéculation: le ministère de l'Industrie prépare le lancement d'une plateforme numérique pour contrôler la vente des véhicules fabriqués localement    La presse française démasque Retailleau    La France se mobilise contre l'extrême droite et le racisme    Hydrocarbures: le PDG de Sonatrach examine en Italie les moyens d'élargir le partenariat avec Occidental-Algérie    Fifa : poursuite à Alger des travaux du séminaire sur le professionnalisation du football    Coupe de la CAF - USMA-CSC : les Sanafir créent l'exploit à Alger et passent en demi-finale    Nadir Larbaoui honoré par l'Acnoa    «Il fut de toutes les grandes étapes de la construction de l'Etat-nation»    Objectif : l'autosuffisance totale    «La femme algérienne... innovation et victoire»    L'impérative prise de conscience    Fidélité à la déclaration du 1er Novembre    Des témoignages accablants    Retour sur des négociations historiques    Quand certains intellectuels algériens versent dans le zemmourisme à l'insu de leur plein gré    Le classement des meilleurs buteurs des qualifications en Zone Afrique    Arsenal corrige le Real Madrid et prend une belle option pour les demies    Etape charnière de la résistance populaire contre l'occupant français    Le ministre iranien des Affaires étrangères visite Djamaâ El-Djazaïr    Attaf affirme depuis Tunis que les relations algéro-tunisiennes vivent "leur plus belle époque"    Décès du Lieutenant-colonel Djoulem Lakhdar: le président de la République présente ses condoléances    BADR : plus de 200 milliards de DA destinés à l'investissement en 2024    Tizi-Ouzou : la 4e édition du Salon du livre amazigh de Ouacifs se tiendra du 30 avril au 3 mai    Le Gouvernement sahraoui exprime son "profond regret" concernant la position de l'administration américaine    Rebiga reçoit les membres de la commission parlementaire chargée de l'élaboration d'une proposition de loi criminalisant la colonisation    ANP: reddition d'un terroriste et arrestation de 9 éléments de soutien aux groupes terroristes en une semaine    Mansouri rencontre à Pretoria la vice-ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération    Signature d'un protocole d'accord entre les ministères de l'environnement et de l'éducation pour l'aménagement de 2500 clubs environnementaux éducatifs    Création «prochaine» de délégations de wilayas de la société civile    La CAN menacée ?    «Pigeon voyageur» dans l'histoire du cinéma algérien    Renforcer la communication entre l'ONSC et la société civile pour promouvoir l'action participative    Les chauffeurs des autobus de voyageurs reviennent à la charge !    La menace de la cocaïne gagne du terrain !    Saisie de deux kilos de kif et de cocaïne    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le professeur Aktouf démonte «l'américanisme» du think tank algérien «pour l'entreprise»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 11 - 2011

Le professeur d'économie algéro-canadien, Omar Aktouf, professeur titulaire à HEC Montréal est connu pour son plaidoyer contre le mimétisme du modèle managérial américain. Dans un très long entretien accordé à maghrebemergent.info, il va plus loin dans ses appréciations concernant le contexte de l'entreprise algérienne. Le think tank «pour l'entreprise» lancé par des chefs d'entreprise, dont Issad Rebrab de Cevital, en prend pour son grade. Mais pas seulement lui. Extraits choisis dans cette synthèse.
Le professeur Omar Aktouf, 65 ans, n'allait pas s'arrêter là. Le temps a donné raison, sur les décombres des subprimes, à sa charge au long cours contre le modèle américain, «ce système qui confond allègrement et sciemment-, l'enrichissement des riches avec bien être général». Avec les «Indignés» devant Wall Street, «on est aujourd'hui à un stade devenu plus qu'insupportable de ce système». Le professeur Aktouf a toujours prévenu contre la duplication béate des règles de management prises des business-schools anglo-saxonnes. Il se souvient, pour étayer son propos, de sa «grande déception !» lorsqu'il découvre, lors de sa première fréquentation de la «pensée nord-américaine» que «ce qui s'enseigne en économie-management à l'américaine est indigent intellectuellement, hyper-pauvre conceptuellement et rempli de préjugés et d'idées toutes faites qui tiennent lieu de savoirs établis». Les dieux totémiques de cet enseignement sont des invariants : «le sacro-saint marché/laisser-faire», «le non moins sacro-saint leader-businessman», «la méfiance viscérale envers tout ce qui est Etat et régulation économique», «le mépris absolu de l'employé de base, du syndicat», la défiance à l'égard de tout ce qui «peut se dresser sur le chemin triomphant (et «bon pour tous») du libre marché et du pouvoir sans contrepoids du business, du capital, du patronat». Conséquence dévastatrice de ce sacerdoce, ces dernières années, le «culte» du patronat érigé «en bienfaiteur universel qui mérite tout ce qu'il désire», finit par légitimer le patron même pour «se gaver à hauteur de 500 ou 1000 fois le revenu moyen ouvrier». La sentence concernant la voie que doit prendre le capitalisme algérien est un peu plus cinglante qu'avant : «Rien, absolument rien de bon ne peut plus provenir du modèle américain».
LA «PENSEE FINANCEE» PAR LE PRIVE N'EST PAS SCIENTIFIQUE
C'est après avoir pris longuement le temps d'expliquer les origines de son «anti-américanisme» doctrinal que le professeur Aktouf s'en prend, en réponse à une question à ce sujet, au rôle de «pour l'entreprise», le dernier think tank né en Algérie : «Pour ce qui est de notre «think-tank» auquel vous faites allusion, il me suffit de dire que ses principaux instigateurs et acteurs ont été nourris de cet américanisme que je rejette en bloc, d'autant que le savoir auquel cet américanisme expose - notamment en business-schools - est un savoir construit sur fond d'idéologie flagrante : le capital roi et maître absolu ; et de conflits d'intérêts non moins flagrants et impardonnables : tout gourou ou professeur, ou chercheur en écoles de gestion ou d'économie ne peut «prospérer» que s'il a partie liée hyper-étroite avec les milieux du business et les patronats». Le professeur Aktouf met donc en doute la qualité scientifique de ce que produira un organisme de réflexion dont les bailleurs de fonds ont un intérêt particulier. Il illustre ses réserves avec l'exemple nord-américain : «En effet les financements des programmes de recherche, des chaires… voire de pans universitaires entiers, sont d'origine privée ; dès lors comment imaginer un chercheur, à part des gens comme moi qui doivent renoncer aux soutiens financiers, dans ces domaines qui se mettrait à «produire» un savoir» contraire aux desiderata des entreprises, des milieux d'affaires, du business ? Voilà les sources de ce que je dénomme «gâchis» qui a culminé avec ces façons quasi mafieuses de faire de l'argent qui ont donné les crises des Enron, Parmalat, Vivendi… puis des «subprimes» en 2007-2008. Tout cela est le résultat direct d'une façon de penser et de faire de type économie-management à l'américaine. Economie-management à l'agonie, mais que, par entêtement purement idéologique, on refuse de voir».
«POSITIONNEMENT BATARD ENTRE LIBERALISME ET CENTRALISME ETATIQUE»
Le think tank «pour l'entreprise» soutenu notamment par Cevital, le groupe Hasnaoui de Sidi Bel Abbes et le groupe Benamor de Guelma, est présidé par le professeur Taïeb Hafsi, éminent professeur algérien, travaillant également au Canada. Les deux universitaires qui ne sont pas fâchés dans la vie, divergent dans leurs approches doctrinales du management. Omar Aktouf accuse dans des termes à peine voilés son collègue de vendre en Algérie un modèle managérial nord-américain en disgrâce planétaire. Mais, pour son inconsistance, le pouvoir politique non plus n'est pas épargné par le bouillonnant professeur. «Je dirai que l'Algérie vacille entre bricolages étatistes et bricolages libéraux. Le bricolage n'est ni théorie ni praxis. Il n'est que tâtonnements au gré des modes et des régimes. Il n'y a jamais eu de continuité suffisante (en termes de «temps économique») pour mesurer les effets d'une position ou l'autre du pendule. Mais ambivalence de fait, il y a, sûr ! Les effets majeurs en sont, autant en théorie qu'en pratique, une sorte de positionnement bâtard entre centralisme étatique et libéralisme tôt apparu avec le clientélisme».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.