L'affaire liée à la partie de chasse au sanglier qui a tourné au drame à la lisière de la réserve naturelle de la Mare d'eau, en juin 2011, a été renvoyée devant le tribunal criminel d'Oran. La décision a été prise dimanche par la chambre d'accusation près la cour d'Oran, à l'issue de l'audience consacrée à l'examen des appels formulés par la défense contre certaines ordonnances du juge d'instruction. Requêtes qui ont été, après délibérations, frappées de rejet, tout comme la demande d'un complément d'information. Ce faisant, la chambre d'accusation a accrédité la thèse du magistrat instructeur d'Oued Tlélat, qui avait retenu le chef d'inculpation d'«homicide volontaire avec préméditation et guet-apens» à l'encontre des trois mis en cause. Finalement, donc, ces derniers devront comparaître devant le tribunal criminel d'Oran lors d'un procès dont la date sera fixée ultérieurement. Selon les faits consignés dans les rapports d'enquête, les faits remontent au 16 juin 2011, aux environs de 22 h. Cette nuit-là, épaulant leurs fusils, cinq agriculteurs se sont rendus à la réserve naturelle de la Mare d'eau, à cheval entre Boufatis et Sig, pour abattre les sangliers qui ravageaient leurs cultures. Arrivés sur les lieux, un groupe s'est mis à battre les champs et les taillis pour en faire sortir le gibier. De l'autre front, un autre groupe s'est mis aux aguets à hauteur de la ligne de grillage bornant la réserve protégée. Première étape réussie, un sanglier traqué se fait coincer dans une des brèches pratiquées par ces animaux sauvages pour s'ouvrir un accès sur les prés avoisinants. Commencent alors des tirs très approximatifs, en direction de la bête qui grognait à mort. Soudain, des cris d'homme. Et ce fut l'épouvantable surprise : on aperçoit deux des cinq chasseurs allongés par terre. L'un d'eux, le plus âgé, un septuagénaire, touché par une balle qui lui a transpercé le crâne, rend l'âme sur le coup. L'autre, la trentaine, ayant reçu 3 projectiles, succombera à ses blessures aux UMC le lendemain.