Le secrétaire général de l'Union locale Ouest de l'UGTA, M. Arafa, a évoqué, hier au cours d'une conférence de presse animée à la maison du syndicat Abdelhak Benhamouda, «le mépris affiché à l'endroit des travailleurs par les responsables la société française de transport Alstom, chargée de la pose des rails du futur tramway de Constantine, ainsi que de la discrimination entre les employés étrangers et algériens». Le conférencier, qui était entouré du secrétaire chargé des conflits sociaux au sein de ladite Union locale de l'UGTA, M. Belami ainsi que de nombreux travailleurs de la société en question, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, n'hésitant pas à dire que le directeur est animé par un «esprit de colon». Indiquant à ce propos que, lors de l'installation de la section syndicale de la société, qui a eu lieu le 29 novembre dernier, «ce responsable s'est permis de menacer les nouveaux membres élus en ma présence, à telle enseigne, dira-t-il, que l'un d'eux m'a déjà envoyé sa démission. De toute façon, avertira-t-il, si les syndicalistes sont sanctionnés pour leur activité syndicale, la grève sera inévitable. Il y a des lois dans ce pays qu'il y a lieu de respecter». Pour revenir aux travailleurs algériens et particulièrement les Constantinois, qui déclarent être victimes de discrimination, il dira que, selon leurs propos, «ils sont les seuls à être recrutés sur la base de contrats à durée déterminée d'une année au début et de trois mois seulement actuellement, alors que les étrangers et même des nationaux venant d'autres régions sont des travailleurs permanents, jouissant de salaires faramineux». Et d'ajouter que «leur fiche de paye porte uniquement sur le salaire de base et les primes de panier et de transport. Par contre, les primes de salissures, les primes (PRC et PRI), celle concernant le travail posté, etc., ils en sont privés». Le chargé des conflits sociaux intervient pour préciser que «cette société, qui est présente également à Alger, Oran, Mila, etc., recrute dans l'anarchie totale, sans convention et active aussi sans règlement intérieur. Le malaise social au sein d'Alstom, le mouvement de protestation naissant et la réclamation de l'installation d'une section syndicale pour mieux défendre les intérêts, dit-il, ont pour origine le licenciement manifestement arbitraire d'un cadre de l'hygiène et sécurité. Et les travailleurs menacent de recourir à des actions plus musclées au cas où il n'est pas mis fin à ce qu'ils qualifient «d'autoritarisme et de mépris des responsables». Ils déclarent que si les choses continuent à se détériorer ainsi, il n'est pas exclu que le mouvement de protestation s'amplifiera en prenant des formes plus radicales.