Droits et devoirs, situation socioprofessionnelle et statut, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, est revenu, ce jeudi, à l'occasion d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale, sur le devenir de la profession de journalisme et l'avenir des journalistes. Par journaliste, le ministre entend «professionnalisme et principale profession», comme pour mieux cerner la donne des journalistes des sites électroniques qu'il dit avoir les mêmes droits que ceux des autres médias. M. Mehal a indiqué, toutefois, la nécessité d'identifier ces propriétaires en cas de poursuites judiciaires, regrettant, au passage, l'intrusion de personnes, n'ayant aucun lien avec le métier dans le domaine. «Il faut quand même reconnaître que la profession a été envahie par des trabendistes et par des gens qui n'ont rien à voir avec le métier», indiquera-t-il, comme pour mieux cerner un secteur qui a vu une profusion de titres régionaux alors que les droits les plus élémentaires de jeunes journalistes sont bafoués au grand jour. Evoquant le statut du journaliste, adopté en 2008, le ministre évoquera le besoin de le réactualiser, voire de l'améliorer avec l'implication des professionnels et des syndicats du secteur autour de cette question. A propos du nouveau statut, il dira aller «dans le sens du renforcement des libertés et à l'accès aux sources d'information». Evoquant la carte professionnelle du journaliste, il fera savoir qu'elle est prévue dans la loi relative à l'information adoptée, mercredi, par l'APN mais qu'il n'était pas indispensable l'adoption du nouveau statut pour se pencher sur cette question. Concernant les nouvelles grilles de salaire des journalistes de la fonction publique, Nacer Mehal déclarera ne pas pouvoir l'imposer aux titres privés, «car il y a la loi sur les relations de travail (loi 90/11) qui détermine la relation entre l'employeur et l'employé», a-t-il expliqué. Une déclaration qui n'est pas pour rassurer les journalistes de la presse privée qui se battent depuis des années pour des salaires décents. Pourtant, comme pour apporter une note de gaité dans le paysage grisailleux'' des journalistes, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a annoncé un projet de réalisation de logements au profit des journalistes qui sera lancé prochainement. De son côté, le ministre de la Communication a indiqué que c'est aux journalistes de s'organiser pour profiter de ce projet qui sera réalisé avec la participation de la CNEP. Abordant le problème de distribution des journaux notamment dans le sud du pays, il a affirmé que des mini-imprimeries seront réalisées à Adrar, Tindouf, Tamanrasset et à Illizi, en plus de celles de Bechar qui est en cours et de Ouargla déjà fonctionnelle. Et pour mieux organiser la distribution des journaux, M. Mehal a indiqué que l'Organisme de justification de la diffusion (OJD) est prévu dans la nouvelle loi de l'Information avant de passer à l'Office de vérification de la publicité. Quant à la loi sur l'audiovisuel, il a souligné la nécessité d'entamer une large concertation autour de ce nouveau texte en impliquant notamment des experts, juristes et universitaires et de prendre le temps d'adopter les expériences des autres pays et de les adapter au contexte algérien. Défendant l'Autorité de régulation imposée par la nouvelle loi de l'Information, et à propos de la désignation de la moitié de ses membres, M. Mehal prendra l'exemple du Conseil supérieur français de l'audiovisuel (CSA), désigné par l'Elysée. Par ailleurs, et se voulant rassurant sur la position de neutralité que devra afficher l'ENTV dans le traitement de l'information partisane, le ministre de la Communication a affirmé qu'aucune loi ou instruction n'interdisaient l'accès aux médias lourds à quelque formation ou association légale que ce soit. Répondant à une question orale du député FNA, Mohamed Mekhaldi, concernant la couverture des activités des partis politiques par la télévision et la radio nationales, M. Mehal a tenu à insister qu'il «n'y a aucune autorité qui s'ingère d'une quelconque manière dans le traitement de l'information par la télévision». Il tiendra également à expliquer que la couverture des activités des partis obéissait à deux principaux critères basés sur l'intensité des activités de ces partis et celui de la structure du journal télévisé. Il estimera que la télévision nationale «fait des efforts selon ses moyens» pour répondre au droit du citoyen à l'information, témoins «les nouvelles émissions de débat politique à la Télévision nationale où sont invités tous les courants de pensées», a-t-il dit, comme pour honorer sa promesse sur ce sujet.