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Des universités saoudiennes payent cash en échange de prestige académique
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 12 - 2011

C'est le titre d'un article récemment publié dans la revue scientifique American Science (1).
En effet, l'auteur de cet article passe en revue certains programmes appliqués par deux universités saoudiennes qui ont réussit à gravir plusieurs centaines de places, au cours de ces dernières années, dans le classement académique mondial des universités mondiales par l'université de Shanghai, connu sous le nom de « classement de Shanghai». Il entreprend cette étude, par l'entretien qui s'est déroulé entre la revue Science et un professeur Astrophysicien de renommé international de l'université Américaine Harvard. En effet, l'auteur raconte que, dans un premier temps, cet Astrophysicien reçoit un email d'un Astronome de King Abdelaziz University (KAU) à Djeddah, en lui proposant un contrat pour un poste de professeur pour un salaire de 72 000$ par an. En contrepartie, l'Astrophysicien devra passer une semaine ou deux par an sur le campus de KAU. Mais la question qui se pose, qu'est- ce l'Astrophysicien serait tenu de faire ? En fait, il devra ajouter KAU comme une seconde affiliation à son nom sur la liste des chercheurs les plus cités dans «Institute for Scientific Information» (ISI). «Je pensais qu'il s'agit d'une blague», explique l'Astrophysicien. Suite à cette invitation, l'Astrophysicien a entrepris des recherches pour connaitre un peu plus sur cette offre. Il a découvert que l'un de ses collègues très souvent cité, avait accepté cette offre de KAU, en ajoutant KAU comme seconde affiliation sur ISIhighlycited.com, raconte l'auteur.
L'auteur poursuit dans son article, que la revue Science apprend que plus de 60 chercheurs de premier ordre de différentes disciplines scientifiques ont récemment signé une entente de travail avec KAU, sur le même modèle de contrat qui a été proposé à l'Astrophysicien de Harvard. Au cours de ces 4 dernières années, l'université du Roi-Saoud - King Saud Univeristy (KSA) la plus importante institution académique de l'Arabie saoudite a grimpé de plusieurs centaines de places dans le classement de Shanghai. Ceci a été réalisé, en grande partie, par des initiatives ciblées de rattachement de KSU à des publications de recherche, peu importe si le travail n'a aucune implication dans la collaboration avec des chercheurs de KSU. Mais les initiatives entreprises par KSU et KAU visent principalement à obtenir des résultats plus rapides. Un professeur d'économie agricole à KSU, affirme «qu'ils achètent simplement des noms», et il a récemment critiqué ces programmes dans un article, qu'il a rédigé pour le journal Saoudien, Al-Hayat. Le directeur du Center for Academic Integrity à Clemson University en Caroline du Sud, dit que les programmes créer délibérément une «fausse impression que ces universités produisent beaucoup de recherche.» Certains d'entre eux, sont des professeurs émérites qui ont récemment pris leur retraite. Ils ont tous changé d'affiliation sur la liste très souvent cité (ISI)-tel que requis par le contrat - et certains ont ajouté les unversité de KAU et KSU comme une affiliation sur leurs travaux de recherche. Un professeur émérite de mathématiques à l'Ohio State University à Columbus, qui a signé ce type de contrat, dit qu'il n'a aucune inquiétude quant à l'offre. «C'est juste du capitalisme», dit-il.
Un astronome de l'Université de Cambridge du Royaume - Uni, affilié à KAU, note que «les universités achètent des réputations tout le temps». En principe, ce n'est pas différent de l'université de Harvard qui embauche un chercheur de premier plan, nous éclaire l'auteur. Un autre professeur de mathématiques de l'Université d'Ohio, en retraite, qui est conseiller auprès de KAU et qui aide cette université à recruter plusieurs professeurs, a fourni une liste de 61 universitaires Américains qui ont signé des contrats similaires à celui envoyé à l'Astrophysicien. Ce mathématicien, reconnaît que l'objectif principal du programme financé par le ministère de l'enseignement supérieur de l'Arabie saoudite, est «d'améliorer la visibilité et le classement de KAU». Il ajoute, que la plupart des recrues seront attendus, à passer un total de 4 semaines par an, pour donner des cours intensifs, ils seront également attendus pour superviser des thèses de doctorat et aider les professeurs de KAU à élaborer des propositions de recherche. La revue Science s'est entretenu avec ses affiliés, ils lui ont répondu, qu'ils ont un véritable intérêt dans la promotion de la recherche à KAU. Même si aucun d'eux ne savait comment son plan de recherche individuel serait correspondre avec les intérêts et les aptitudes des membres du corps professoral et les étudiants de KAU, raconte l'auteur.
Le professeur de mathématiques de l'Université d'Ohio, qui est conseiller à KAU, espère aussi : «qu'une influence de l'extérieur permettra d'accélérer les réformes sociales dans le royaume riche en pétrole». Il dit : «Je pense cela pourrait être une bouffée d'air frais dans une société fermée».
Le grand Boss derrière tout ça, a été un sous-secrétaire au ministère de l'enseignement supérieur du royaume de l'Arabie saoudite. Depuis 2008, il est devenu président de King Abdelaziz University (KAU). Il s'agit d'un Docteur en sciences de l'université de l'Arizona. En 2006, KSU était classé par Wobometrics au 2910è rang sur 3000 universités, tandis que KAU faisait un peu mieux, classé au 2785 è rang mondial. L'unversité Roi-Fahd du Pétrole et de Minéraux (KFUPM) à Dhahran, une autre institution de premier rang, a été classé 1681è. Le président de KSU a lancé deux programmes pour changer les choses. Le premier était le programme de bourses de scientifiques émérites, qui vise à augmenter le nombre de chercheurs fréquemment cités et affiliés à KAU, et lancer des activités de recherche conjointe, entre les chercheurs de l'extérieur qui ont le potentiel scientifique de publier dans des revues de Science et Nature, et les chercheurs locaux de KAU . L'autre initiative a été un programme de «professeur invité», dont le contrat stipule que le professeur visiteur devrait publier cinq articles par an dans des revues indexées par l'ISI.
Plusieurs scientifiques de haut rang d'Europe, des états Unis, de Canada et de l'Australie ont signés des contrats avec King Saud University (KSU). Le nombre de publications affiliées à KSU passe à 1211 en 2010, alors qu'en 2008, ce nombre arrivait à peine à dépasser les 300 publications. En 2010, l'université de KSU fait irruption dans le Top des 300-400 meilleures universités, en 2011, elle saute dans le Top des 200-300 universités. Le dernier classement de Webometrics la classe au 186 è rang.
Un professeur en Zoologie de KSU est devenu étonnement prolifique grâce à ce programme initié par le président de son université depuis 2008. Il dit que depuis cette date, il a été co-auteur dans 139 publications dans 49 revues scientifiques. Certains de ses articles ont été publiés avec des lauréats de prix Nobel, tels que, Erwin Neher de l'Institut Max Planck de chimie biophysique de Göttingenet et de Rainer Hedrich de l'Université de Würzberg, en Allemagne. S'exprimant à la revue Science, ce Zoologue a reconnu que l'augmentation spectaculaire de son empreinte dans la littérature scientifique était survenue à la suite de l'argent investi par KSU.
Prologue
Ce qui est vrai pour certaines universités Saoudiennes, l'est, à des degrés divers, dans d'autres pays arabes. D'autres domaines de la vie sociale sont concernés par ce prestige, tels que, la politique, l'économie, le sport, etc. L'état de Qatar pour son prestige, a payé Cash pour organiser la coupe du monde de 2024. Sa diplomatie a payé aussi Cash pour devenir le leadership du monde arabe. Il n'y a pas longtemps, ce même nano-état a créé un fonds d'investissement de 50 millions d'euros pour financer des projets économiques, exclusivement dans les banlieues de France, portés par des jeunes diplômés universitaires, issus de l'immigration du Maghreb.
Le Royaume Chérifien paye Cash, pour développer son lobby d'influence aux USA et en Europe, surtout en France. Le royaume Wahabite paye Cash pour son prestige académique, etc. et l'Algérie dans tout ça ? Mais, tout le monde comprendra.
Pour en savoir plus :
1- Yudhijt Bhattacharjee, Saudi Universities Offer Cash In Exchange for Academic Prestige, Science, 9/12/2011, Vol. 334; www.sciencemag.com
(*) Prof. Dr. - Université de Grenoble, France.


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