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TLEMCEN: Les marchandises coulent à flots de l'autre côté de la frontière
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 03 - 2012

La contrebande est un phénomène très ancien fondé sur des échanges commerciaux longtemps pratiqués par les populations, de part et d'autre de la frontière. Actuellement la contrebande dans la région-ouest du pays prend des proportions alarmantes. Elle cause des pertes en recettes fiscales et douanières considérables. L'industrie locale subit des pertes en chiffres d'affaires très énormes. Certaines entreprises confrontées à des problèmes de mévente ne savent plus à quel saint se vouer. La frontière est effectivement poreuse dans les deux sens. Une frontière qui s'étend de Marsat Ben M'Hidi jusqu'aux limites de Kedsir, dans la wilaya de Nâama. Les points de passage sont nombreux et constitués de pistes carrossables qui relient les deux pays. Il s'agit en fait d'une frontière devenue par le temps une passoire.
A travers cette région, les contrebandiers recourent à divers moyens de transport pour acheminer leurs produits vers Oujda, Nador, Berkane…, ils utilisent notamment les mulets, les ânes, les motocyclettes, le transport à pied et font le va-et-vient. Ils utilisent également les voitures, essentiellement de marques Mercedes et Renault 21 et 25, les camions, voire même les semi-remorques. D'une manière générale, le choix du moyen de transport est déterminé en fonction des routes, de la situation géographique et des zones frontalières.
La contrebande n'est pas seulement liée aux petits trafiquants qui passent la frontière en voiture ou en mobylette. Ce sont des grossistes qui font passer les grosses quantités de produits. Pour les populations frontalières, cette économie parallèle devient la principale source de revenus. Il y a une absence de spécialisation sociale dans le milieu des contrebandiers. Tout le monde trafique, du plus petit au plus grand. Les femmes et les enfants aussi y participent activement, selon leurs capacités. Des statistiques même officieuses montrent l'existence de toute une armada qui active à la frontière et qui est estimée à plus de 3.000 individus de tout âge.
Le produit le plus en vogue est le carburant avec les saisies de 2011 énormes, pas moins de 1,2 millionde litres (essence et gasoil). La dernière saisie remonte à début janvier avec la découverte d'un dépôt illégal d'une capacité de plus de 18 m3 (18.000 litres)
A la frontière algéro-marocaine, la contrebande du fuel mine l'économie locale. Selon des statistiques, plus de 6.000 véhicules notamment des Mercedes sont utilisés par les «hallaba». D'ailleurs les saisies opérées quotidiennement par les services de sécurité montrent à quel point le fléau a pris de l'ampleur. Une moyenne de 120.000 litres saisis par mois, ce qui entraîne des pertes lourdes à l'économie nationale, et il appartient à l'ensemble des acteurs de traquer les fraudeurs et les contrebandiers jusqu'à leur dernier retranchement.
Dans ce sillage et dans le cadre de lutter contre ce fléau ravageur, l'Etat a lancé des projets de réalisation de 26 postes frontaliers pour mener à bien l'opération de lutte contre la contrebande et le crime organisé. A ce sujet, la direction régionale de la Douane a affirmé que l'année 2012 sera marquée par la mise en service de 12 postes en attendant la réception des autres.
Malgré l'acharnement des gardes frontaliers qui déploient plus d'efforts, il n'est un secret pour personne d'affirmer que les proportions sont alarmantes, et tous les chemins mènent au kif, au fuel, etc. et qu'à travers cette frontière qui s'étend sur plus de 70 km, la mafia a accentué sa sale besogne avec la complicité de barons. Ceci explique que l'activité criminelle menée par une mafia bien structurée, ne cesse de tenter de mettre «k.o» l'économie nationale, et d'inonder le pays de drogue, au point où l'Algérie est devenue un pays consommateur.
Dans les principales villes frontalières à savoir Bab el Assa, Maghnia, Zouia, Souani, etc, la contrebande qui sévit de manière endémique est la partie la plus visible et la plus répandue du commerce illicite. Cette contrebande se caractérise essentiellement par l'entrée massive des marchandises en provenance du Maroc notamment la drogue alors qu'en parallèle on « exporte » le carburant et autres produits alimentaires. Dire par là que la contrebande dans la région, est très ancrée dans les mentalités et dans les mœurs est un phénomène connu de tous.
Le plus gros trafic est celui de l'essence. Sur plusieurs points de passage tout au long de la frontière, les contrebandiers algériens apportent des bidons de 30 litres à leurs «homologues» marocains. L'essence est revendue aux abords des routes de la région d'Oujda. Les statistiques montrent que journellement plus de 600.000 litres sont vendus au-delà de la frontière.
Ce qui est essentiel pour l'instant c'est de renforcer la région en moyens humains et matériels pour réduire l'expansion de la contrebande, car l'éradiquer relève de l'hérésie !
En attendant la mise en service des 48 unités de postes surveillance des frontières algériennes, et qui seront dotés de moyens de surveillance sophistiqués, et dans le cadre d'augmenter ses effectifs, pour atteindre 30.000 douaniers à l'orée 2014, la lutte continue contre la contrebande…
Il est important de souligner qu'à la frontière la guerre entre contrebandiers et douaniers a été signalée. D'ailleurs le directeur régional de la Douane de Tlemcen l'a, à maintes reprises, souligné en précisant que les douaniers sont souvent agressés par des armes blanches, des jets de pierres etc…
Selon la région les contrebandiers maîtrisent parfaitement les lois, et sont conscients que l'usage des armes à feu par les douaniers est strictement interdit, ce qui les encourage à dépasser «les limites».
Ces activités informelles, faut-il le noter, échappent à tout contrôle de commerce extérieur et détruisent systématiquement des emplois plus qu'elles n'en créent. A cela s'ajoutent les risques sanitaires, phytosanitaires et d'achats de produits défectueux et de mauvaise qualité qu'elles font courir aux consommateurs.
Pour parer à cette situation, l'urgence d'une action concertée entre opérateurs privés et publics paraît la mieux indiquée, en vue d'identifier les mesures à prendre notamment le renforcement de la sensibilisation de lutte contre la contrebande et inciter tous les acteurs de la vie économique, sociale et politique à s'impliquer davantage dans cette lutte pour venir à bout du phénomène qui risque d'hypothéquer l'avenir de notre économie.


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