La sardine semble, à priori, imposer le tangage des prix des différentes espèces de poissons et ce, selon le constat établi par les professionnels de la pêche. « Lorsque le marché du poisson s'affole, soyez certain que le prix de la sardine a connu une envolée substantielle. Si ce n'est pas le cas, c'est que le prix de la sardine a connu, sans aucun doute, une certaine baisse », a fait remarquer Kamel, un marin pêcheur de la localité côtière de St Germain, sur le territoire de la daïra de Aïn El-Turck. «C'est par rapport au prix fixé pour la sardine, dès son déchargement par les chalutiers dans les pêcheries, que ceux des autres espèces de poissons sont décidés», a ajouté notre interlocuteur. Toujours est-il que le kilo de la sardine est cédé à partir de 500 dinars dans les marchés essaimés à travers ladite daïra. La sorel, qui remplace désormais la sardine pour les familles à faibles revenus, est proposée à 400 dinars. La petite crevette est cédée à partir de 2 100 dinars et la royale entre 3 000 et 3 200 dinars. Ce crustacé à l'exemple d'autres variétés de poissons comme le faux merlan, qui se négocie à partir des 800 dinars, est devenu quasiment inaccessible pour les bourses modestes. Même constat pour les mollusques, notamment le calamar et la sépia entre autres, dont les prix gravitent respectivement autour des 1 000 et 700 dinars le kilo. Dans les localités côtières de la daïra de Aïn El-Turck, la différence, par rapport aux autres parties de la wilaya d'Oran, réside dans le fait que le produit de la pêche artisanale, proposé à la vente par des petits revendeurs, suscite l'engouement des ménagères. Les variétés de poissons et de mollusques exposées sur des étalages de fortune, dans différents endroits de ces localités côtières, rivalisent avec les étals des poissonniers installés dans les marchés. Ces derniers qualifient cette activité en parallèle « de concurrence déloyale ». Ce n'est pas l'avis de nombre de clients de ces revendeurs. Certains guettent même les petites embarcations lorsqu'elles accostent sur les plages du littoral Ouest. Les pêcheurs écoulent parfois tout le produit de leur pêche sur les lieux. « J'approvisionne régulièrement des restaurateurs, qui s'acquittent rubis sur l'ongle», a confié l'un de ces pêcheurs. « C'est frais et beaucoup moins cher que chez les poissonniers. Le prix de la sardine flirte avec les 500 dinars le kilo et mon budget ne me permet pas des extravagances», a expliqué un père de famille demeurant dans la localité de Bouiseville.