Accusé, avec une dizaine d'autres cadres de la wilaya et de la commune, des entrepreneurs et des fournisseurs, de dilapidation de deniers publics, passation de marchés contraire à la réglementation, d'abus de biens sociaux et de trafic d'influence et corruption, Djilali Arar, l'ex-wali d'El-Tarf, a comparu, hier, au tribunal de la cité Ziadia de Constantine pour son procès en appel. Le parquet a requis, hier, 3 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500.000 dinars et une interdiction d'exercer toute fonction publique à l'encontre de l'ex-wali, 5 années pour le directeur du logement et des équipements publics (Dlep) et 2 fournisseurs, 2 ans pour le magasinier de la commune d'El-Tarf et 6 mois de prison ferme pour six autres accusés, des cadres de la direction de l'éducation et de la DLEP. A la barre, l'ex-wali a réfuté toutes les accusations portées à son encontre et a parlé d'un complot. Il a déclaré que les contrats relatifs à la réalisation d'un lycée dans la ville d'El-Tarf ainsi que l'équipement de structures scolaires sont passés par la commission des marchés présidée par le secrétaire général de la wilaya de l'époque et que le transfert de 10 milliards de dinars du budget de la commune de Tarf à la wilaya a été fait conformément aux prérogatives que lui confère la loi en tant que wali. Selon l'ex-wali, cette somme a permis de réaliser des structures et de les équiper pour la visite du président de la République. Ces structures et équipements existent toujours, a-t-il souligné. Abondant dans le même sens, l'ex-Dlep et Dal de Tarf a confirmé que toutes les procédures administratives relatives à ce contrat ont été menées conformément aux textes en vigueur. La défense a entamé sa plaidoirie qui a duré jusque tard dans l'après-midi d'hier. Une centaine de témoins dans ce procès vont défiler à la barre. Le verdic dans cette affaire sera prononcé le 3 juin, a-t-on appris. Le procès de cette affaire avait été reporté à deux reprises, en janvier et en mars derniers, à la demande de la défense et de l'accusé. Lors de la dernière audience de mars dernier au tribunal de Ziadia, Djilali Arar avait déclaré que «cette affaire est une manipulation, mais je reste toutefois confiant dans la justice». Il a promis des révélations au cours de la prochaine audience, tout en laissant entendre que la vérité éclatera ce jour-là. Pour rappel, l'ex-wali d'El-Tarf avait été condamné, dans un premier procès par le tribunal d'Oum El-Bouaghi, à 2 années de prison ferme et à une amende de 200.000 dinars pour une autre affaire. Djilali Arar a occupé le poste de wali d'El-Tarf de 2003 à 2006. Il a été placé en détention préventive en décembre 2006, avant d'être remis en liberté pour raison de santé.