« Belkhadem ne fait plus de crédit et ce n'est pas le même Belkhadem d'avant et après la réunion du comité central». C'est en ces termes que le secrétaire général du FLN a débuté, hier, sa conférence de presse, organisée à l'issue de la session ordinaire du comité central (CC) qui s'est déroulée du 15 au 16 juin à l'hôtel Riadh, sur la côte ouest d'Alger. Très remonté, offensif et visiblement en colère, Abdelaziz Belkhadem, qui s'attendait sûrement à la question relative aux événements qui se sont déroulés lors de l'ouverture de la réunion du FLN? vendredi dernier, a devancé les journalistes en revenant longuement sur cette journée mais aussi sur la préparation de cette fameuse réunion qui a fait couler beaucoup d'encre. La situation telle que décrite par la presse est complètement erronée soutient Belkhadem pour qui les «frondeurs» qui ont essayé de perturber la session du CC, ne sont qu'une petite minorité. Le secrétaire général du FLN, contrairement aux affirmations de ses détracteurs soutient mordicus que la majorité des membres du CC sont pour son maintien à la tête du parti. Il dira que 251 membres du comité central ont signé pour lui renouveler leur confiance en précisant qu'il avait accepté dès le départ, le vote de défiance demandé par les « frondeurs » au sein du comité central. Ce sont ces derniers, du moins ceux qui n'étaient pas suspendus par le conseil de discipline, qui n'ont pas voulu prendre part au vote à main levée. Belkhadem affirme que le règlement intérieur du FLN est très clair à ce sujet. L'article 13 stipule clairement que le vote de défiance doit s'effectuer à main levée, dira-t-il en notant que l'article en question lui avait échappé et que c'était l'un de ses collaborateurs qui l'avait mis au courant. « Si les contestataire détiennent une liste de 181 membres du CC comme ils l'affirment ? alors qu'ils la rendent publique » lance Belkhadem qui soutient qu'il est prêt, pour sa part, à publier la liste des noms des membres du comité central qui l'ont plébiscité, vendredi dernier. Les «allégations» des «frondeurs» ne sont que des mensonges, affirme le secrétaire général du FLN. Pourquoi alors n'avoir pas laissé les journalistes assister à l'ouverture de la session de vendredi dernier ? Pour Belkhadem le parti est souverain dans ses décisions d'organiser ses réunions à huis-clos. Sentant qu'il n'a pas trop convaincu les représentants de la presse par cette réponse, le secrétaire général du FLN lâche carrément que certains médias ont pris position en faveur de l'autre partie. « Certains sont convaincus qu'avec la connaissance de certains journalistes et éditorialistes, ils peuvent changer la ligne de conduite du parti. Je leur dit que même si vous avez toute la presse avec vous, vous ne pouvez pas changer notre ligne » assène Belkhadem qui menace, sans ambages, que « dorénavant celui qui accuse, on saura quoi faire avec lui ». Le conférencier, arborant cette fois-ci un large sourire, dira qu'il y a des gens qui sont abonnés aux causes perdues, rappelant notamment ceux qui étaient contre le projet de réconciliation nationale, la réélection de Bouteflika et aujourd'hui sont contre la direction du FLN. «Nous sommes un grand parti et c'est pour cela que le FLN suscite de grandes convoitises » ajoute encore Belkhadem qui rappelle que le parti est habitué à ce genre de clivage depuis le Congrès de la Soummam. Interrogé sur les scènes de violence qui ont émaillé l'ouverture de la session du comité central, Abdelaziz Belkhadem a été très clair : « Ceux qui ont pris par la force la tribune ont été délogés par la force » dira t-il, en infirmant, par ailleurs, les informations selon lesquelles il avait sollicité les services de sécurité pour déloger les contestataires. Le seul service d'ordre qui a géré la situation était composé de militants du FLN qui étaient munis de badges, ajoute encore Belkhadem. Ce dernier qui affirme qu'il n'a exclu personne du parti, a menacé clairement que le règlement intérieur et le statut du parti seront appliqués dans toute leur rigueur ». Le ministre, représentant personnel du président de la République affirme cependant, qu'il ne se vengerait sur personne mais à tenu à mettre en garde qu'il ne resterait plus « laxiste » face aux agissements de ses détracteurs. Questionné par « Le Quotidien d'Oran » si cette crise n'a pas comme soubassement les présidentielles de 2014, le secrétaire général ne le nie pas et ajoute toutefois que « le jour où j'aurai des ambitions présidentielles je l'annoncerai publiquement». Enfin, concernant le futur gouvernement, le secrétaire général du FLN affirme qu'il est pour un gouvernement le plus large possible avec la participation du plus grand nombre de partis politiques.