Victoire écrasante, implacable des Socialistes aux législatives en France où la droite a été ramenée à une portion congrue de la nouvelle carte politique dans l'Hexagone. Dans la foulée de la large victoire aux présidentielles, l'équipe de François Hollande récidive aux législatives, avec notamment un 'carton'' des ministres du gouvernement, tous élus dans leurs circonscriptions. Grande satisfaction également dans les rangs des socialistes, qui pourront en même temps avoir le choix de nommer un des leurs pour le 'Perchoir'' (assemblée), et mener le programme économique et social du Président Hollande, qui a obtenu dimanche une majorité absolue au second tour des élections législatives en France, indispensable pour appliquer son programme. Ce scrutin à plusieurs variables qui a confirmé l'inexorable chute de la droite, a été surtout marqué par le retour de l'extrême droite raciste et xénophobe à l'Assemblée nationale avec trois députés. Grande consolation pour les militants du MRAP : la dirigeante du Front national (FN), Marine Le Pen, ne sera pas là, car elle a été battue. Ces législatives ont confirmé la suprématie du Parti socialiste et ses alliés de gauche, qui ont remporté une majorité absolue de 314 sièges sur les 577 de l'Assemblée française, selon des résultats définitifs du ministère de l'Intérieur pour la Métropole et l'Outre-mer et les résultats quasi-définitifs sur les Français de l'étranger. Par les chiffres, le PS a obtenu 280 sièges, les divers gauche 22, les radicaux de gauche 12, soit 314 sièges. EELV a 17 sièges, le Front de gauche 10 et les indépendantistes martiniquais 2 sièges, ce qui porte l'ensemble de la gauche à 343 sièges. L'UMP a recueilli 194 sièges, le Nouveau centre et les divers centristes 14, les divers droite 15 et les radicaux 6, soit un total de 229 pour la droite. L'extrême droite en a 3, dont 2 pour le FN, et le MoDem 2. Le PS pourra donc se dispenser, pour former son gouvernement, du soutien des Verts (17 sièges) et de la gauche radicale (10). Quant au parti conservateur UMP (Union pour un mouvement populaire) et ses alliés, ils ont obtenu 229 sièges, lors de ce scrutin, marqué par un taux d'abstention record (autour de 44%). Un mois et demi après avoir battu le candidat de la droite aux élections présidentielles, François Hollande et les socialistes reviennent aux affaires dans une France au bord de l'asphyxie économique et financière. Par ailleurs, des députés issus de l'immigration maghrébine, africaine et asiatique vont faire leur entrée à l'Assemblée nationale française. Mais, leur nombre est très limité, ils ne seront qu'une dizaine, un progrès très insuffisant pour les associations qui représentent «la diversité» française. La «diversité» avait déjà acquis une représentation inédite dans le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault, avec quatre membres issus de l'immigration et trois des départements d'Outre-mer, sur 34 ministres. Mais avec dix élus sur 577, lors des élections législatives de dimanche, les députés issus des «minorités visibles» représentent «à peine 1,8% de l'ensemble, alors que les Noirs, les Arabes et les Asiatiques représentent plus de 10% de la population» de la France, a déploré le Conseil représentatif des associations noires (CRAN). LES BATTUS ET LES MALCHANCEUX Pourtant, ces législatives n'ont pas été que du 'pain béni'' pour les socialistes et leurs partisans. A l'intérieur du PS et des autres partis, de grands et petits échecs sont également relevés, notamment la déroute personnelle de plusieurs figures marquantes de la scène politique française. A commencer par celle de Ségolène Royal, ancienne compagne de Hollande et qui voit le 'Perchoir'' lui échapper. Défaite aux législatives à la Rochelle (ouest), Ségolène Royal a subi dimanche un nouveau revers cinglant. L'ancienne candidate socialiste de la présidentielle de 2007 a été battue par un dissident de son propre parti, Olivier Falorni. A droite, au Centre et à l'extrême droite, les désillusions sont également là. Même sort pour le désormais ex-ministre de l'Intérieur sous l'ère Sarkozy, l'initiateur de la directive interdisant aux étudiants émigrés de travailler en France, Claude Guéant, qui menait à 67 ans sa première campagne. Dans ce «Who's who» des personnalités politiques françaises «déchues», il y a également Michèle-Alliot Marie, ex-ministre de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères sous l'ère UMP. Pour Marine Le Pen, dirigeante de l'extrême droite, c'est le trou d'air au Pas-de-Calais contre le socialiste Philipe Kemel, 50,11 %, soit 118 voix d'écart. Enfin, l'éternel incompris, le président du MoDem François Bayrou a définitivement abandonné ses illusions politiques. Pour cette fois-ci du moins. Les recalés illustres de ces législatives donnent un petit aperçu du «new deal» politique que la gauche est en train de réaliser en France. Même Hollande, le Monsieur Normal, ne l'aurait pas cru en 2011.