Entre les abonnés qui traficotent les compteurs d'électricité et du gaz et ceux qui recourent à des branchements illicites au réseau électrique, les pertes de Sonelgaz ont atteint, ces derniers mois, un seuil intolérable. «Le taux de perte d'énergie a ainsi progressé de 2% contre 4% pour les créances, depuis le début de l'année en cours. Nous avons transmis 374 dossiers à la justice. Des abonnés fraudeurs récidivistes ont été condamnés à de sévères peines allant jusqu'à 4 ans de prison ferme et à de lourdes amendes», affirme une source autorisée au centre distribution Oran de Sonelgaz. Le phénomène des branchements illicites au réseau d'électricité a pris des proportions alarmantes à Oran où les équipes anti-fraude de Sonelgaz ont recensé à ce jour plus 7.200 cas. Les branchements illicites prolifèrent surtout dans les quartiers périphériques de la ville où des individus sans scrupules se sont spécialisés dans le raccordement des bidonvilles contre une rémunération financière. Les raccordements illicites sont souvent découverts suite aux réclamations des abonnés, victimes des coupures intempestives et des chutes de tension. Les habitants des bidonvilles recourent généralement aux services des «dépanneurs» pour se brancher clandestinement au réseau d'électricité causant ainsi de graves désagréments pour les abonnés. Les pirates n'hésitent pas à manipuler les câbles des poteaux pour détourner l'énergie électrique. Dans certaines localités périphériques, des pseudo-électriciens tissent une vraie toile d'araignée qui donne le tournis aux équipes d'intervention de Sonelgaz pour rétablir la situation. Plusieurs agglomérations comme Nedjma (ex-Chteibo), Sidi Chahmi, Gdyel ou encore Es-Sénia sont considérées comme des points noirs par Sonelgaz. L'extension urbaine anarchique caractérisée par l'émergence de plusieurs bidonvilles aux abords des agglomérations, constitue une des principales causes de l'apparition de ces pratiques répréhensibles. Les lieux, caractérisés par l'absence de postes transformateurs ou tout simplement non retenus dans les programmes de l'éclairage public ou encore non répertoriés comme susceptibles d'être un jour abonnés, poussent des citoyens à s'éclairer en recourant aux services des pirates. Outre le préjudice financier, les branchements illicites provoquent de graves dommages au réseau électrique. Il est à rappeler que le centre de distribution Oran de Sonelgaz a enregistré en 2011 un écart entre l'énergie produite et celle facturée de 227 gigawatts soit un manque à gagner de 87 milliards de centimes.