Les branchements illicites prolifèrent dans les localités périphériques de la ville d'Oran où des pirates sans scrupules se sont spécialisés dans le raccordement des bidonvilles contre une rémunération financière. Plus de 1.000 branchements illicites ont été recensés au début du mois par les services techniques de la Sonelgaz dans la seule zone de Haï Bouamama (ex El Hassi) à la sortie Ouest de la ville, a-t-on appris de sources bien informées. La constatation de ces raccordements illicites a été faite après les réclamations des abonnés de ce quartier qui s'étaient plaints des coupures intempestives et des chutes de tension en deçà d'un niveau tel qu'aucun appareil électroménager, le téléviseur compris, ne marche. Plusieurs lotissements de cette zone sont régulièrement plongés dans le noir. C'est, plus précisément, l'alternance entre la rupture totale d'électricité et la chute de tension. A l'origine de ce jeu de noir et clair-obscur, déconcertant au plus haut point pour des centaines de foyers en ces jours de froid, des agressions à répétition sur le réseau électrique qui alimente cette zone. Les habitants des bidonvilles recourent généralement aux services des «dépanneurs» pour se brancher clandestinement au réseau d'électricité causant ainsi de graves désagréments pour les abonnés. Les pirates n'hésitent pas à manipuler les câbles des poteaux pour détourner l'énergie électrique. La tension électrique était si faible que les lampes diffusaient une lumière tamisée. Les pseudo électriciens ont tissé une vraie toile d'araignée qui a donné le tournis aux équipes d'intervention de la Sonelgaz pour rétablir la situation. Le phénomène des branchements illicites constitue aujourd'hui une sérieuse préoccupation pour les responsables de la Sonelgaz contraints à trouver des solutions immédiates pour y faire face. Plusieurs agglomérations d'Oran comme Nedjma (ex-Chteibo), Sidi Chahmi, Gdyel ou encore Es Sénia sont considérées comme des points noirs par les responsables aussi bien locaux que ceux de la Sonelgaz. Ces derniers estiment que l'extension urbaine anarchique caractérisée par l'émergence de plusieurs bidonvilles aux abords des agglomérations, constitue une des principales causes de l'apparition de ces pratiques répréhensibles. Les lieux, caractérisés par l'absence de postes transformateurs, non retenus dans les programmes de l'éclairage public ou encore non répertoriés comme susceptibles d'être un jour abonnés, poussent des citoyens à s'éclairer en recourant aux services des pirates. Il est à noter que les pertes de la Sonelgaz dues au piratage, au raccordement illicite des bidonvilles et à la fraude représentent 10% du chiffre d'affaires annuel de cette société.