La progression du phénomène des branchements illicites est devenue insoutenable pour le fournisseur public de l'énergie. La direction de la Sonelgaz d'Oran, couvrant les communes d'Oran et de Bir El Djir, comptabilisait quelque 87 milliards de centimes de pertes en 2011 à cause du piratage de l'énergie électrique. La différence entre l'électricité facturée aux abonnés et celle payée à l'entreprise qui fournit cette énergie, révèle un écart de l'ordre des 227 GW qui échappe à toute facturation. Pour la direction de la Sonelgaz Es Sénia les branchements illicites et les pertes, générées par ce phénomène à travers les 24 communes de la wilaya relevant de cette direction, avoisinaient les 60 milliards de centimes en 2011, un préjudice financier énorme. En effet, la progression du phénomène des branchements illicites est devenue insoutenable pour la Sonelgaz. L'article 350 du Code pénal - qui prévoit des amendes de 500 à 2000 DA et des peines d'emprisonnement allant de 1 à 3 ans - ne semble pas dissuader suffisamment les fraudeurs. Le piratage de l'énergie cause des préjudices non seulement à l'entreprise mais aussi aux abonnés. La difficulté de l'entreprise c'est qu'elle est seule à lutter contre la fraude, puisque les populations ne semblent pas être concernées par la chose. Pourtant, si un client est situé dans le même «réseau» qu'un fraudeur, il est aussi pénalisé. Les fraudeurs non seulement prélèvent l'énergie électrique mais ils endommagent également les équipements. Ils s'exposent aussi à l'électrocution. La fraude de l'énergie électrique peut engendrer des courts-circuits et même provoquer des incendies comme c'est d'ailleurs souvent le cas au niveau des sites déjà cités. L'année dernière, l'entreprise publique avait déjà traduit une centaine de fraudeurs devant la justice, mais rien n'y fit, la consommation frauduleuse demeure un sport national banalisé. Les branchements illicites représentent plus de 25% de pertes sur le réseau et prolifèrent surtout dans les quartiers périphériques de la ville où des pirates sans scrupules se sont spécialisés dans le raccordement des bidonvilles contre une rémunération financière. Pour la direction de Sonelgaz d'Oran, le phénomène est très répandu au niveau de 20 zones réparties sur les localités de Coca, le Rocher à Bouamama, Sidi El Bachir, Kouchet El Djir, Douar Belgaid, Sidi El Bachir, Canastel, les Amandiers, El Barki. Pour la direction d'Es Sénia le phénomène, est répandu particulièrement dans les habitations précaires, implantées dans les quartiers de «Ain El Beida» et «Kara 2» et dans les localités de «Sidi Chami», «Hassi Ben Okba», «Gdyel» et «Nedjma».