Le conflit opposant les sections syndicales de la Santé au ministère de tutelle, autour des revendications des corps communs, se radicalise. Les cadres syndicaux de la Fédération nationale des travailleurs de la Santé, affiliée à l'UGTA des douze wilayas de l'Ouest, viennent de créer une cellule de crise régionale pour défendre les «légitimes» revendications des corps communs de ce secteur. Les cadres syndicaux, qui avaient tenu hier matin un point de presse au niveau du siège de la section syndicale Aïssat Idir du CHUO, menacent d'ores et déjà de recourir à une grève générale. «Des réunions internes seront tenues dans les prochains jours pour sortir avec une décision collective. Un ultimatum sera donné à la tutelle avant de recourir à des actions de contestation», avertissent les syndicalistes. Cette levée de boucliers des sections syndicales UGTA serait justifiée par le «mutisme du ministère de tutelle qui aurait opté pour une politique de pourrissement». «Plusieurs correspondances ont été adressées au ministère pour satisfaire les revendications des travailleurs mais sans suite. Le SG de la Centrale syndicale s'était engagé à prendre en charge le dossier des corps communs et autres travailleurs du secteur, malheureusement plusieurs mois après rien n'a été fait dans ce sens. Cette cellule de crise régionale aura pour mission de nouer des contacts avec le ministère et la fédération dans l'espoir de satisfaire nos revendications», précisent les syndicalistes. Une plateforme de revendications comportant sept points a été adoptée par la coordination. Il s'agit de la révision à la hausse du régime indemnitaire des corps communs, la titularisation des contractuels, la promulgation du décret portant sur la prime spécifique de contagion et sa généralisation sur tous les travailleurs du secteur, l'intégration des infirmiers brevetés à la catégorie 10, la généralisation de la prime de garde aux corps communs (infirmiers, ATS et agents d'administration) et la promulgation de l'arrêté interministériel (AIM) des postes supérieurs de responsabilité. «Les postes supérieurs ne perçoivent pas de bonifications ou primes de responsabilité depuis 2008, ce qui se répercute négativement sur les prestations de service dans les établissements hospitaliers», regrettent les syndicalistes. Les concernés réclament aussi la tenue, dans les plus brefs délais, du congrès de la Fédération nationale de la Santé dont le mandat a expiré. Les représentants des travailleurs ont aussi sollicité l'intervention prompte du président de la République pour trouver une solution urgente aux revendications des corps communs. «Les corps communs de la Santé ont bénéficié de hausses dérisoires de 17%, alors que les corps des autres secteurs ont profité de hausses allant jusqu'à 67%. Un ouvrier professionnel avec 28 ans de service touche 21.000 dinars seulement, primes et allocations familiales incluses. Pire, une femme de ménage, avec plusieurs années de travail, ne perçoit que 9.000 dinars, soit la moitié du salaire national minimum garanti (SNMG)», dénoncent les concernés. A rappeler que les corps communs de la Santé de plusieurs wilayas du pays, en particulier dans la capitale, mènent depuis plusieurs semaines des actions de contestation cycliques pour réclamer de meilleurs salaires.