Contrairement au discours officiel qui affirme que la cause palestinienne est prise en charge par la Communauté internationale, les Palestiniens sont «seuls» et vivent leur tragédie dans l'indifférence, y compris de leurs «frères» arabes. C'est comme un secret bien gardé par la famille internationale m comme un mensonge nié par tous, une promesse, juste une promesse sans lendemain : un Etat palestinien libre. Depuis 1948, année où Israël naquit sur 18% des terres palestiniennes, grâce à une décision de la Communauté internationale (Onu), c'est la Palestine qui est réduite, contenue dans 18 % de ses propres terres. En un peu plus de 60 ans d'occupation, Israël a inversé le rapport territorial en sa faveur. L'évidence saute aux yeux : Israël ne veut pas, malgré ses discours sur la paix, d'un Etat palestinien libre, démocratique, souverain. Israël veut toute la Palestine. Quant aux Palestiniens qui survivront, ils seront cantonnés dans des sortes de «réserves», dépendant pour leur survie de la charité israélienne. Israël étend son occupation depuis toujours et inlassablement par la multiplication des colonies en terre palestinienne. Et lorsque la résistance palestinienne réagit, avec le soutien des pays arabes, dans un sursaut patriotique, Israël déclenche une «guerre» : 1948 , 1956, 1967, 1973m pour ne citer que les principales d'entre-elles. Saisissant le poids de la question palestinienne dans l'opinion arabe, Israël s'est employé, depuis, à une nouvelle stratégie plus pernicieuse, moins coûteuse et plus rentable à son projet d'occupation de toute la Palestine : la diplomatie, un discours de paix qui contient l'illusion d'un «Etat palestinien». Cela a commencé par les Accords de Camp David en 1978, qui ont débouché sur le Traité de paix avec l'Egypte, suivi par la Jordanie en 1994. Première victoire d'Israël : les voisins arabes directement concernés par la question palestinienne reconnaissent, officiellement, l'Etat d'Israël en dépit de son occupation du Golan syrien, de Ghaza et de la Cisjordanie ! Les autres arabes, tissant des relations diplomatiques directes ou par l'intermédiaire de pays occidentaux médiateurs, ouvrent le dialogue avec Israël : Maroc, Koweït, Qatar Résultat des courses : 60 années après son incursion en Palestine, Israël est un Etat dit démocratique, harcelé et agressé continuellement par les Palestiniens. Les gouvernements occidentaux, eux, poursuivis depuis le début du siècle précédent pour crimes contre l'humanité, génocide contre les juifs (ce qui est vrai et juste) n'osent depuis, admettre qu'Israël puisse être persécuteur d'un autre peuple. A la moindre objection à l'occupation de la Palestine et de la violence contre les Palestiniens, l'accusation d'antisémitisme surgit et les dirigeant occidentaux se taisent. Aujourd'hui encore, Israël déclenche son opération «Pilier défense», sous entendu qu'il ne fait que se défendre de l'agression par les Palestiniens, fussent-ils des civils à Ghaza. Encore une fois les gouvernements européens se taisent, suivent et accusent les Palestiniens. «Israël à le droit de défendre sa sécurité» affirment-ils tous, sans exception. Ils ajoutent une dose de cynisme : «Nous demandons à ce que la réponse d'Israël à la provocation palestinienne soit proportionnelle et mesurée» (dixit le ministre belge des Affaires étrangères). Dix contre un, qu'Israël pourrait massacrer plus d'un millier de Ghazaouis, bombarder des structures de l'office de l'Onu d'aide humanitaire, y compris la Croix Rouge, sans qu'il subisse la moindre conséquence politique quant à son projet d'occupation de la Palestine. Comme en décembre 2008 - janvier 2009 et la sinistre opération «Plomb durci». Reste les gouvernants arabes. Croire qu'ils vont avoir un sursaut de dignité est une duperie. Les Islamistes au pouvoir en Egypte, Tunisie, Maroc etc. ne feront rien de différent de leurs prédécesseurs. Ils diffuseront des communiqués, appelleront comme les Occidentaux à une trêve (pas l'occupation), puis s'occuperont de leurs concitoyens, chez-eux. Les Palestiniens redeviendront, comme depuis 1948, seuls, face à l'armée israélienne. Une armée puissante (par rapport aux maigres moyens des Palestiniens), qui dispose, rappelons-le, de plus de deux cents missiles porteurs de charge nucléaire et qui refuse tout droit de regard de la Communauté internationale sur cet armement, sans que cela ne déclenche, comme pour l'Iran, menaces et embargo. Les Palestiniens sont, désormais, seuls face au reste du monde.