En octobre dernier, le nouveau ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, avait affirmé lors de sa première visite, effectuée dans la wilaya de Aïn-Témouchent, concernant le dossier du quota de thon, dont l'Algérie n'a toujours pas bénéficié malgré l'acquisition de thoniers, que le dossier est pris sérieusement en charge même s'il s'est gardé de donner une réponse précise. « Nous sommes en négociations pour tenter de récupérer nos positions. Je ne rajoute rien jusqu'au moment où on aura récupéré quelque chose», dira-t-il. L'occasion attendue est celle de la tenue de la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), à Agadir, au Maroc, pour fixer les quotas de pêche de certaines espèces menacées, pour chaque pays de la Méditerranée et de l'Atlantique. Ainsi et parmi les résolutions les plus marquantes, prises, hier lundi, les pays pêcheurs de thon rouge ont décidé de relever légèrement les quotas en Méditerranée en les portant à 13.500 tonnes pour 2013 et 2014, contre 12.900 tonnes actuellement, respectant ainsi les recommandations des scientifiques. Cette commission internationale qui réunit 47 pays dont les Etats-Unis, le Japon, le Canada, le Brésil, la Turquie et les pays du Maghreb, dont l'Algérie, ainsi que l'Union européenne, ont mis en avant un début de rétablissement de la population de thon rouge en Méditerranée, recommandant ainsi de fixer des quotas dans une fourchette allant de 12.900 à 13.500 tonnes, en raison d'incertitudes sur les données utilisées pour leur évaluation, en attendant une nouvelle évaluation du stock qui aura lieu en 2014. Depuis une semaine, d'intenses discussions ont lieu à huis clos à Agadir pour décider des nouveaux quotas de pêche de thon rouge, une espèce menacée par la surpêche des années 1990 et 2000. Certains pays, dont l'Algérie, ont défendu, dans le secret du huis clos, une hausse des prises permises. Alger qui avait perdu son quota en 2010, a demandé à le récupérer. Elle a finalement obtenu que son quota (1% des prises totales) soit majoré de 100 tonnes. L'Algérie, qui avait brillé par son absence lors des deux précédentes réunions de l'organisation et perdu ainsi son quota, récupère une partie infime de son quota de pêche. Les déboires de l'Algérie avec le thon rouge ont commencé en 2010, avec la disparition mystérieuse de 400 tonnes à Annaba, lors d'une transaction frauduleuse en mer, et va se poursuivre jusqu'à la perte du quota algérien de thon rouge. Le 14 juillet 2010, le tribunal d'Annaba a condamné un armateur algérien à trois ans de prison ferme, le SG et le directeur de la pêche maritime et océanique au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, ainsi que 5 ressortissants turcs à trois ans de prison ferme également, dans l'affaire de pêche illicite de thon rouge. Une amende de 1,5 milliard DA a été infligée aux accusés en plus de la saisie de trois bateaux turcs. Le verdict n'avait même pas encore été digéré que survint la perte par l'Algérie de son quota de pêche de thon rouge, pour l'année 2011, auprès de l'ICCAT, au profit de la Libye, l'Egypte, le Maroc et l'Italie qui se partagent ces quantités estimées à plus de 680 tonnes par an. Cette perte sèche, évaluée à plusieurs milliards de dinars, est imputée au fait, que les deux représentants algériens ne se sont pas présentés à la 17e réunion extraordinaire de la commission pour une affaire de visa que le consulat français aurait refusé à leur octroyer.