« Prévue pour entrer en vigueur aujourd'hui jeudi à zéro heure, la grève des cheminots de la région de Constantine a été finalement reportée à une date ultérieure». C'est ce qui ressort de la déclaration qui nous a été faite, hier à 15h, par M. Talhi, chef de la section syndicale des trains. Et d'ajouter qu'après la tenue de la réunion, cet après-midi, avec les travailleurs des trois départements Trains, Gares et Infrastructures, la grève a été ajournée suite à l'engagement du directeur général de la SNTF de prendre en charge tous les problèmes qui ont été soulevés par les travailleurs, lors de son passage à Constantine mardi. Il a installé une commission de l'audit qui travaille étroitement avec les représentants des trois sections syndicales qu'il a invités à lui communiquer toutes les doléances des travailleurs victimes d'abus de pouvoir, des harcèlements et de sanctions arbitraires de la part des gestionnaires de la région ferroviaire de Constantine, ainsi que les cas de la non-application de réglementation en vigueur, du règlement intérieur, de la convention de branche et de la convention collective. Avant de nous quitter, M. Talhi a tenu à préciser que «si d'ici quelques jours, il n'y aura pas de résultats, le préavis de grève de 8 jours sera mis en application». Durant toute la journée d'hier, une certaine effervescence a régné parmi les travailleurs cheminots, dont les représentants avaient fixé pour zéro heure dans la nuit du mercredi au jeudi la mise en application de l'ordre de grève. «Voulant accorder du temps à la commission de l'audit dépêchée par le directeur général pour enquêter sur les dépassements des gestionnaires de la région ferroviaire Est à l'encontre des travailleurs, d'une part, et consulter leur base ouvrière à travers la tenue d'une assemblée générale prévue pour hier dans l'après-midi, les travailleurs ont finalement opté pour l'apaisement sans renoncer à leurs revendications», nous a expliqué en outre M. Belaribi, chef de la section syndicale Gares. Et de poursuivre : «Sur convocation de l'inspection du travail, nous nous sommes présentés ce matin pour une séance de conciliation. Malheureusement, l'administration a brillé par son absence». Intervenant dans la conversation, un conducteur de train, M. Kenioua Sami, membre de la section syndicale Trains, n'a pas mâché ses mots en disant : «Cette fois, nous sommes décidés à aller loin. Et si le DG ne prend pas une décision dans les 24h qui suivent, nous demanderons son départ en nous référant au ministre des Transports. Nous avons reçu le soutien de nos camarades des régions centre, ouest et de Annaba avec lesquels nous sommes en contact permanent». M. Belaribi est revenu pour confirmer que leur mouvement a reçu effectivement le soutien des travailleurs des autres régions, notamment ceux des gares et des trains d'Alger qui viennent, a-t-il indiqué, de déposer un préavis de grève pour le 2 janvier prochain afin de présenter leurs propres revendications». Avec la décision de geler la grève, les cheminots ont voulu accorder un répit à leur directeur général pour trancher dans ce bras de fer qui les oppose à leur direction régionale. «Il reste que pour le moment, rien n'est encore réglé, nous a confié un cheminot, et le mouvement peut reprendre d'un moment à l'autre. Espérons que le DG reste fidèle à sa promesse», a-t-il dit, en restant sur une position expectative qui traduit celle de tous ses camarades.