Le gaz monte à la tête de plusieurs habitants parmi les populations qui ont récemment déménagé des zones d'habitat précaire vers des logements fraîchement réceptionnés, à la nouvelle ville Ali Mendjeli. « Nous avons été recasés dans des appartements frigorifiés», s'insurge un père de famille évacué il y a une vingtaine de jours du bidonville d'El Gammas vers l'UV 19, dans la nouvelle ville Ali Mendjeli. D'autres nouveaux locataires, relogés dans le même cadre, ils sont au total près de 500 familles, affichent le même désenchantement. Beaucoup parmi ces derniers croyaient que «le branchement du gaz est une affaire presque acquise, il s'agit de régler sa facture et le tour est joué, comme cela a été le cas des locataires qui nous ont précédés sur les lieux. Hélas l'affaire semble plutôt compliquée, car on se retrouve, trois semaines après avoir occupé notre nouveau logement, à vivre avec le cauchemar du gaz butane», se lamente-t-on. L'actualité sur la bouche de ces nouveaux locataires, ce sont les coups de froid qui sévissent sur les enfants, nombreux se trouvent sous traitement médical, nous ont affirmé des pères de famille, et la contagion de la grippe se propage inévitablement aux autres membres de la famille, dans les écoles et autres lieux de promiscuité. Quelques-uns relèvent que la colère des habitants occupant des logements, non encore raccordés au gaz de ville, «a atteint une dimension très inquiétante», on affirme que des jeunes ont menacé d'aller «manifester leur mécontentement» devant la direction de Sonelgaz à Ali Mendjeli, et qu'ils ont été difficilement retenus par les conseils de sages locataires. Nous avons pris attache avec M. Moussa, assistant du DG de Sonelgaz, à propos de ce retard accusé par l'approvisionnement de ces appartements en gaz, et il nous a assurés que le problème ne relève pas de leurs services. «Sonelgaz a émis des réserves sur les colonnes montantes des tuyaux de gaz, à cause des malfaçons relevées dans la réalisation des travaux et sur la base des risques qui pèsent sur la sécurité des habitants, d'où la décision de différer le raccordement en gaz des blocs en question, en attendant que les défauts indiqués soient corrigés par l'entreprise qui a effectué les travaux, afférant à l'installation du réseau », a précisé notre interlocuteur. Ce dernier rappellera que Sonelgaz se fait un devoir de servir ses clients, mais qu'elle ne peut, en aucun cas, mettre en péril la vie des locataires. «On ne fait que suivre des instructions fermes, décidées par les plus hautes autorités, dans le sillage de la catastrophe survenue, il y a une dizaine d'années de cela, à Guelma où l'explosion du gaz, due à la non-conformité des colonnes montantes, a fait plusieurs victimes », souligne-t-il encore. Du côté de l'OPGI, un cadre reconnaît que « la réception des bâtiments a été faite dans la précipitation, et beaucoup de défauts sont passés sous le nez des contrôleurs, et qu'à ce niveau des responsabilités, c'est la malveillance de certains entrepreneurs qui est mise en cause ». Ajoutant, dans ce sens, que l'association du quartier devrait, sans tarder, soulever le problème devant les services techniques de l'OPGI pour remédier à la situation, en urgence, d'autant que nous sommes en pleine saison du froid. LE GAZ FAIT AUSSI DES MECONTENTS A SIDI M'CID Sur le même registre, une quinzaine de familles de la cité de Sidi M'cid, dont les maisons sont situées sur le terrain Benchaïb' qui longe la route de la corniche, se plaignent du non raccordement de leurs habitations en gaz naturel surtout en ces temps de froid glacial, qui a transformé leur « quotidien en un véritable calvaire», disent-ils. En effet, ont expliqué certains pères de ces familles, rencontrés hier : «la situation est difficile et parfois même intenable, en ce sens que nous sommes obligés de nous approvisionner en bonbonnes de gaz, aussi bien pour le chauffage que pour la cuisine». Et là, ajouteront-ils, c'est souvent la galère «car nous sommes obligés de recourir à l'achat de plusieurs bonbonnes en même temps et ce, en prévision de possibles ruptures de stocks en la matière, avec tous les risques d'accidents et autres que cela comporte». Et nos interlocuteurs, de poursuivre «que pourtant les canalisations du réseau de distribution de cette énergie vitale, passent juste à quelques mètres de nos habitations». Et d'expliquer, dans ce cadre, qu'ils n'ont pas cessé d'entreprendre, démarche sur démarche, auprès aussi bien de la direction de l'Energie et des Mines que de Sonelgaz. «A chaque fois, indiqueront-ils, nous nous sommes vus invités à constituer des dossiers à leur remettre. Il s'agit des croquis sur les habitations, une demande collective de branchement, etc., ce que, bien sûr, nous avons fait et même pour certains dans une grande précipitation. Cependant, cela fait des années que nous ne voyons rien venir sur le terrain et lorsque nous les relançons, ils nous répondent par des promesses de prise en charge du problème, toutefois, sans suite et nous attendons toujours», disent-ils encore. Questionné sur ce sujet, le directeur de l'Energie et des Mines, Ahmed Bouzidi, fera savoir qu'il est au courant de ce cas, mais dira «je leur conseille, dès demain, de se constituer en association ou de désigner un représentant et de demander à Sonelgaz, un devis collectif pour un branchement ordinaire. Cela leur reviendra beaucoup moins cher, en raison du partage des frais des raccordements et ces derniers se feront plus rapidement. Car, ajoutera-t-il, le branchement officiel leur coûtera pas moins d'un million de centimes pour chacun et ce, pour le simple abonnement, sans compter l'installation des compteurs».