Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a botté en touche hier sur certaines affaires de corruption qui animent le landerneau politique algérien. Et plus spécialement celle de Sonatrach2, dans laquelle est supposé être impliqué l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khellil, actuellement aux Etats-Unis et contre lequel un mandat d'arrêt international a été délivré. «Il n'est pas dans les attributions du ministre de la Justice de s'immiscer dans les affaires soumises à la justice'', a affirmé M. Louh en réponse à des questions des journalistes sur ce sujet en marge de l'adoption par les membres du Conseil de la nation du texte de loi portant organisation de la profession d'avocat. Ces prérogatives, a-t-il dit, 'relèvent des instances judiciaires qui agissent dans le cadre de la législation en vigueur au plan national et international». En fait, le ministre de la Justice, concernant l'affaire Sonatarch2 dans laquelle est impliquée le groupe italien Saipem, qui aurait versé des pots de vin pour des contrats dans le secteur énergétique algérien d'une valeur de plus de deux milliards de dollars, a tenu a faire la distinction entre les décisions de la chancellerie et la justice à travers les conclusions des magistrats sur cette affaire, qui est toujours en cours d'instruction. Mieux, selon Tayeb Louh, c'est la justice algérienne qui a déclenché les investigations concernant cette affaire de corruption, après celle dite de Sonatarch 1, et non pas après les enquêtes menées par des instances judiciaires internationales. Au mois d'août dernier, le magistrat en charge de l'affaire, avait indiqué que 'la justice algérienne ne subit aucune pression concernant l'affaire Sonatrach 2". Le procureur général près la Cour d'Alger, Belkacem Zeghmati, a précisé que 'la thèse qui prétend que la Justice algérienne n'a engagé de procédure judiciaire autour de ce dossier qu'après la mobilisation de la justice internationale, particulièrement la justice italienne, est dénuée de tout fondement». «L'instruction du dossier Sonatrach 2 se veut le prolongement du dossier Sonatrach 1", a-t-il ajouté, avant d'affirmer que l'instruction de l'affaire «n'en est qu'à ses débuts, elle se poursuit et se déroule dans de bonnes conditions». Pour M. Zeghmati, les résultats de l'enquête «constituent un important acquis pour la justice algérienne, car révélant l'existence d'un véritable réseau international de corruption dont les ramifications s'étendent à quatre continents». La justice algérienne «avait reçu plusieurs commissions rogatoires internationales à travers lesquelles nombre de pays avaient demandé des informations sur le dossier Sonatrach, que la justice algérienne avait obtenues auparavant», a-t-il rappelé. Par ailleurs, M. Louh a passé en revue les amendements introduits au code pénal, notamment ceux tendant à durcir les peines prévues pour le kidnapping d'enfants, «un phénomène qui a pris des proportions inquiétantes», a jugé le ministre précisant que le code pénal amendé sera soumis à l'APN pour examen dans les jours à venir.