Les travailleurs de l'ENIE de Sidi Bel-Abbès ont entamé, avant-hier, un débrayage et tenu un sit-in sur la chaîne de production, pour protester contre des décisions prises par la direction générale, à propos des salaires. Devant un parterre de journalistes et en présence d'un bon nombre de travailleurs et travailleuses, le secrétaire général du syndicat de l'entreprise n'a pas mâché ses mots pour tirer, à boulets rouges, sur les cadres dirigeants de l'entreprise. Au moment où les travailleurs attendaient l'amélioration de la grille des salaires, que le syndicat négociait avec l'employeur, les travailleurs ont été surpris par l'annulation de la prime de rendement collective PRC, a martelé le premier responsable du syndicat d'entreprise. Il a évoqué «la tergiversation» des responsables de l'ENIE qui, pourtant, avaient promis, selon lui «une harmonisation avec les salaires des travailleurs de la filiale Alfatron». Selon le syndicat, le problème des salaires était en cours de négociation, au moment de la suppression de la prime de rendement qui, selon le syndicaliste, est loin d'égaler celles des unités de commercialisation de Blida et Sétif qui sont, pourtant, des travailleurs de la même entreprise. C'est un sentiment de «hogra» et de «deux poids deux mesures» perceptible chez les dizaines de travailleurs des deux sexes que nous avons rencontrés, au siège du syndicat de l'entreprise. Pour sa part la direction générale de l'ENIE considère ce mouvement de protestation d' «illégal», selon une correspondance signée par un directeur des Ressources humaines et adressée au SG du syndicat d'entreprise. C'est ce qui, à en croire les syndicalistes, est «une absence de considération du partenaire social qui n'est même pas informé de celui qui assure l'intérim durant l'absence du P-DG, actuellement en mission». Les travailleurs semblent décidés à maintenir leur débrayage, en dépit des menaces de la direction générale.