Cette augmentation que la direction générale ne veut pas accorder, en arguant des difficultés de trésorerie, avait pourtant fait l'objet d'un accord le 22 septembre 2011. Les travailleurs d'Algérie Télécom ont observé, hier, une grève générale dans la plupart des wilayas du pays pour exiger l'augmentation de salaire de 30% qui, selon eux, leur a été promise en septembre dernier par le P-DG. La colère des travailleurs a été exacerbée par la décision du conseil d'administration de l'entreprise qui aurait refusé avant-hier de valider cette revalorisation pour des raisons liées à la trésorerie de l'entreprise. Cette augmentation avait pourtant fait l'objet d'une réunion le 22 septembre dernier entre le P-DG et le syndicat d'entreprise, au cours de laquelle les deux parties ont convenues d'examiner cette revendication dans un délai d'un mois. Selon nos informations, le P-DG aurait proposé d'attribuer une augmentation de 20% en deux tranches, soit 10% avant la fin de l'année et les autres 10% pour l'année 2012. Mais le syndicat d'entreprise a rejeté cette suggestion en exigeant les 30% d'augmentations telles que contenues dans la plate-forme de revendications de juin 2011 et qui a fait l'objet d'un procès-verbal en date du 22 septembre 2011 portant référence AT/461/2011. Le syndicat a même proposé que cette revalorisation soit donnée en trois tranches, soit 20% avant la fin de l'année, 10% en janvier 2012 et 10% en juillet 2012, et cela pour ne pas créer des difficultés financières à l'entreprise. “Mais dans la réunion qu'il a tenue le 14 novembre, le conseil d'administration a rejeté les deux propositions, arguant que la situation financière de l'entreprise ne le permet pas”, nous a affirmé une source proche du syndicat. Cette décision a provoqué la colère du syndicat et des travailleurs qui ont demandé la tenue d'une autre réunion express du conseil d'administration. Celle-ci a été organisée le 19 novembre mais, encore une fois, l'organe de gestion de l'entreprise a opposé un niet toujours pour les mêmes motifs économiques. La nouvelle de cette décision a suscité une vive réaction des travailleurs et des syndicalistes de la base de presque toutes les wilayas du pays qui ont décidé d'observer de manière spontanée un arrêt de travail durant la demi-journée d'hier. Mais ce débrayage s'est aussitôt transformé en une grève générale qui a paralysé, hier, durant toute la journée, la plupart des structures de l'entreprise. Pour rappel, les 21 000 travailleurs d'AT ont observé une grève au mois de juin dernier pour réclamer l'augmentation des salaires et la revalorisation des indemnités. Un accord salarial est intervenu suite à ce mouvement de protestation prévoyant une revalorisation de la prime de panier de 2 200 DA, en deux tranches, de la prime de transport de 300 DA par mois, l'augmentation de 50% des primes de rendement individuel (PRI) et de rendement collectif (PRC). Les revalorisations de ces indemnités ont été validées par le conseil d'administration à la satisfaction des travailleurs, excepté l'augmentation des 30% qui, elle, a été soumise, comme nous l'avons souligné, à l'appréciation du conseil d'administration. Une réunion urgente a été tenue hier après-midi au siège de l'entreprise regroupant le P-DG, le syndicat et le conseil d'administration, mais à l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'a filtré sur ces discussions. Nos tentatives pour avoir le point de vue de la direction générale de l'opérateur historique de télécommunications sont demeurées vaines. M. T.