Après la disparition du regretté Rezoug Belarbi, on peut dire que Moulay Mehdi Sahraoui est le doyen de la boxe à l'Ouest puisque dans quelques mois, si Dieu le veut, il soufflera sa 81e bougie. C'est cet ancien champion qui sera honoré, demain, à la salle omnisports de Tiaret, une date symbole puisque ce sera le 53e anniversaire de la journée du 11 Décembre 1960, où le peuple algérien a, une fois de plus, manifesté contre l'occupation. Depuis quelque temps et sous le haut patronage du wali, Hadj Bousmaha, la direction des anciens moudjahidine, la DJS et la ligue de wilaya de boxe ont uni leurs efforts pour mettre au point un riche programme digne du héros du jour. Il faut savoir, en effet, que Moulay Mehdi Sahraoui, a été non seulement un boxeur émérite, mais également un authentique maquisard au sein de la wilaya V aux côtés du commandant Mahjoub, dans les monts de Frenda. Blessé au cours d'un accrochage, Moulay Mehdi Sahraoui fut arrêté et condamné à vingt ans de prison. Sur le plan sportif, il a réalisé une carrière très honorable, croisant les gants avec des adversaires réputés, tels Godih, Daïdi, Rezoug, Gandar, Youcef, Caparros, Diaz, Guvink, Kalèche, Tube, Adjel, Dellaou, l'Italien Minoti, Marcel Henri Cavallu, Sarkisson et bien d'autres encore. Dans son palmarès, on relève quatre-vingt-quinze victoires, 6 nuls et 9 défaites dont 28 succès en professionnel. Pour les titres, il a eu celui d'Afrique du Nord militaire poids légers conquis à Rabat (Maroc) en 1952, et champion de Paris. En dépit de son talent et ses victoires en France et en Italie, il n'a pas été retenu pour disputer le championnat de France, ce qui n'étonnera personne et plus particulièrement les initiés de cette discipline qui a ses propres «lois». Ayant raccroché les gants, Moulay Mehdi Sahraoui mit son expérience au service des jeunes et forma plusieurs champions. Aujourd'hui, c'est cet homme exceptionnel que tout Tiaret fêtera. Un hommage mérité.