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Dr Liès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) “La situation est alarmante au point de compromettre le fonctionnement des services de soins”
Le président du SNPSP persiste et signe. Les structures sanitaires du secteur public souffrent bel et bien de manque de médicaments, vaccins et consommables. Il dit que les praticiens n'en peuvent plus de vivre une “situation de non-assistance, qui s'est installée dans la chronicité et qui entretient la relation médecin-malade dans le conflit”. Liberté : Vous avez rendu publique une liste de médicaments indisponibles dans les structures sanitaires publiques. Sur quelle base l'avez-vous établie ? Dr Lies Merabet : Le syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) est une organisation agréée depuis le 15 mai 1991. Elle est largement représentative du personnel médical avec plus de 32 wilayas structurées au niveau national et 10 300 adhérents. C'est à travers ce maillage organique que le travail a été réalisé dans un espace temps circonscrit entre le mois de mars et le mois de mai 2012. L'enquête, décidée par le Conseil national le 1er mars 2012, a concerné 170 établissements de santé publique (EPSP / EPH) répartis sur vingt et une wilayas. Quelle est l'ampleur de la situation, selon les praticiens de la santé ? La situation est assez alarmante au point de compromettre la bonne marche des services de soins, telle la prise en charge de certains malades dans le cadre de l'urgence médicale au titre ambulatoire et/ou hospitalier. Le ministre de la Santé, qui dit que la pénurie de médicaments n'existe pas, vous accuse d'instrumentaliser cette affaire pour faire aboutir vos revendications socioprofessionnelles. Qu'en pensez-vous ? Nous préférons être accusés de cette manière par Monsieur le Ministre que d'être complices d'une “situation de non-assistance”, qui s'est installée dans la chronicité et qui entretient la relation médecin-malade dans le conflit. Avant cela, le SNPSP avait soulevé le problème des pénuries de vaccins, et le ministère a également démenti avant de revenir dessus et reconnaître des mois après qu'il y a problème et de décider de mettre fin aux fonctions du directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) entre autres mesures prises pour corriger une situation qui, au départ, n'existait pas. Le SNPSP rappelle que toutes ces préoccupations relevant des conditions d'exercice ont été soumises à l'actuel ministre de la Santé (et à son prédécesseur aussi) et que le même dossier a été confié au président de la commission Santé et Affaires sociales de l'APN dès le mois d'octobre 2010. Monsieur le ministre peut-il nous expliquer les raisons qui ont fait traîner ces situations jusqu'à ce jour ? La tutelle refuse de dialoguer avec le syndicat que vous présidez et le SNPSSP, au motif que vos mandats sont arrivés à terme. Qu'en est-il réellement ? À la différence des directeurs centraux du ministère, des directeurs de santé de wilayas et des gestionnaires d'établissements de santé publics, les présidents des organisations syndicales sont élus démocratiquement par leurs adhérents à travers des espaces organiques régis par des statuts et des règlements intérieurs conformément aux lois de la République. Le faux prétexte du mandat est venu tardivement justifier, à tort, la décision prise depuis le mois de mars par Monsieur Ould Abbès de rompre le dialogue avec les deux syndicats des praticiens (SNPSP-SNPSSP), appuyée par une mesure formelle de nous interdire l'accès au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. L'essentiel pour nous est ailleurs, et la mission première du premier responsable du secteur est de soumettre des projets de solutions pour les problèmes de la prise en charge des malades et non de se consacrer à une véritable politique de chasse aux cadres syndicalistes qui ont osé porter à l'intention des plus hautes autorités publiques les dysfonctionnements du système de santé. S. H.