« Cela fait plus de 12 ans que nous attendons nos logements et maintenant, nous en avons marre !», c'est le cri de détresse qui a été lancé, hier, par 250 souscripteurs constantinois du programme de logements piloté par l'Agence algérienne du développement du logement (AADL) 2001-2002, qui se sont ressemblés devant la direction de l'agence à Sidi-Mabrouk, demandant à rencontrer le directeur. Malheureusement pour eux, ce dernier était en mission à Alger. Plongés dans un désarroi total, ces derniers ne cessent, depuis plus de deux mois, de multiplier les rassemblements et les démarches auprès de la direction de l'agence de Constantine et des autorités locales, cherchant une réponse claire et des engagements fermes pour la livraison de leurs logements. Jeudi matin, ils étaient une centaine, femmes et hommes, à se présenter devant le siège de la wilaya de Daksi, en espérant être reçus par le wali qui était en conclave avec son conseil exécutif. Hier lundi 30 décembre, ils se sont présentés encore à la direction AADL de Sidi-Mabrouk où ils ont été reçus par un sous-directeur qui ne les a pas non plus convaincus. Et ils comptent y revenir jeudi prochain. «Et si cette fois encore on n'obtient pas d'engagement ferme du directeur, nous irons camper devant le cabinet du wali», nous a déclaré hier le délégué des souscripteurs, M. Aïssassenou Mohamed-Fawzi. Et ce dernier d'expliquer: «Nous cherchons en vain une réponse à nos interrogations de la part du directeur local de l'agence. Malheureusement, à chaque contact avec lui, il ne nous délivre que de vagues promesses sans lendemain». Disant qu'ils sont au nombre de 250 souscripteurs concernés par la problématique et exigent, en premier lieu, de l'agence de Constantine, l'établissement et l'affichage dans les meilleurs délais de la liste officielle des souscripteurs à ce programme 2001-2002 dont les dossiers ont été acceptés définitivement. En second lieu, les souscripteurs exigent que le versement de la seconde tranche se fasse au tarif en vigueur en 2001-2002, «à l'instar de ce qui a été fait dans toutes les wilayas du pays», disent-ils. Par une troisième revendication, les souscripteurs exigent que la distribution des logements tienne compte du nombre de membres constituant la famille, soit un appartement de 4 pièces pour la famille de 5 membres et 3 pièces pour celle constituée d'un nombre inférieur à ce chiffre, «comme cela s'est fait dans les autres wilayas», a précisé encore M. Aïssassenou. Enfin, la dernière demande des souscripteurs porte sur la détermination claire du nombre de dossiers et du nombre de logements qui sont disponibles, en veillant à ce que le nombre de ces derniers couvre totalement celui des souscripteurs de 2001-2002. «Ce sont là nos principales revendications», a assuré le délégué des souscripteurs. Ses camarades ont pris tour à tour la parole pour expliquer qu'ils avaient eu une rencontre avec le wali, il y a une vingtaine de jours, et le chef de l'exécutif a appelé le directeur de l'AADL pour lui demander de résoudre leur problème. Et ce dernier avait demandé un délai de 10 jours, en promettant aux souscripteurs qu'ils auront «de bonnes nouvelles». Mais une fois ce délai passé, et à notre grande surprise, il nous a informé que l'AADL n'a pas de logements à nous donner et il nous a orientés vers la Cnep-Immo, en affirmant que tous nos dossiers ont été remis à cette banque. «Allez vous débrouiller maintenant avec la Cnep-Immo», nous a-t-il déclaré. C'est inacceptable, pourquoi aller devant cette institution bancaire qui va encore nous demander de constituer de nouveaux dossiers?». Mais ce qui a provoqué encore la colère des souscripteurs, c'est la déclaration faite par le directeur de l'AADL, affirmant que le nombre de souscripteurs était de 2.400. «La liste que nous avons établie nous-mêmes, ont-ils rétorqué, ne comprend que 250 souscripteurs. Alors, d'où vient ce surplus ?», se sont-ils demandé.