Une étude portant sur l'extension du téléphérique d'Oran pour relier Oran à Mers El Kébir via Bel Horizon est actuellement en cours d'élaboration et le projet aura un caractère sectoriel. C'est ce que nous a appris, hier, Fawzi Berber, le directeur général de l'Etablissement public des transports d'Oran (ETO) qui gérait cet équipement depuis que l'APC s'en est déchargé depuis 2009. Le même responsable revient sur l'historique en rappelant qu'il a été livré en 1986 avant d'être mis à l'arrêt en 1993, suite à des actes de sabotage. Sa rénovation en 2006 n'a pas donné entière satisfaction et son exploitation est demeurée en deçà des objectifs assignés et ce pour différentes raisons. Le premier responsable de l'ETO explique les véritables raisons qu'il renvoie à la dégradation de l'équipement à tous les niveaux, les difficultés d'entretien et de maintenance, ainsi que l'absence d'un personnel spécialisé. A ce sujet, le même responsable illustre ses propos par l'indisponibilité des pièces de rechange même chez la firme Garaventa qui a eu à réaliser l'équipement et pour cinq pièces demandées, la facture était estimée à 22 milions DA, vu que la chaîne de production des pièces en question a été arrêtée. A cela s'ajoute les réserves émises par un bureau d'études chargé du contrôle périodique de l'équipement et qui a conclu à la nécessité de mettre fin à l'exploitation du téléphérique et, à titre d'exemple, les 14 pylônes présentaient des signes d'usure vu que, depuis leur pose, aucune opération d'entretien n'a été effectuée. Enfin, M. Berber évoque l'absence d'un personnel spécialisé, notamment en maintenance et en sauvetage, sachant que l'organigramme ne prévoit que des encaisseurs. Pour toutes ces raisons, le ministère de tutelle et EMA ont décidé de mettre fin à ce moyen de transport en attendant la remise en service avec une rénovation totale et l'affectation d'un personnel spécialisé et avec l'option de le confier à une entreprise spécialisée, à l'instar de SETRAM, en partenariat avec une firme étrangère aguerrie dans ce domaine. Pour notre source, ce projet, une fois concrétisé, permettra de mieux rentabiliser le téléphérique qui n'aura plus une vocation touristique comme prévu initialement, mais d'aller sur un service de transport public. Quant aux capacités de l'ETO de prendre en charge la rénovation du téléphérique, le DG de l'ETO souligne que dans l'état actuel ds choses, cette alternative est irréalisable en plus du fait que la masse salariale des 16 agents affectés dépasse grandement les recettes générées, en rappelant que la tarification est fixée à 15 DA pour chaque station, sachant que pour relier Bel Horizon à partir de la station de Bendaoud, le prix du ticket n'est que de 30 DA. Le fardeau supporté par l'ETO a été handicapant, vu que la masse salariale, de l'ordre de 3,8 millions DA, était grandement supérieure aux recettes générées et estimées seulement à 1,2 million de DA. Rappelons que sur les 56 cabines acquises au départ, seules 15 étaient fonctionnelles avant la mise à l'arrêt. Selon lui, l'arrêt définitif d'exploitation a permis de relancer l'option de réaliser un autre équipement plus approprié de transport par câble et l'inscription de ce projet, et ce au moment où la conservation des forêts compte investir dans l'aménagement des aires de détente. Pour conclure, M. Berber a rappelé la réflexion faite par le président de la République lors de sa remise en service en exprimant sa déception en déclarant : «Oran méritait beaucoup mieux».