Depuis la dernière apparition télévisuelle de Bouteflika à l'occasion du Conseil des ministres qu'il a présidé et de la cérémonie qui s'en est suivie de signature de la loi de finances 2014, l'hypothèse qu'il puisse se porter candidat pour un quatrième mandat est désormais totalement exclue pour des milieux politico-partisans et des médias qui avant cela la donnait pour probable voire même certaine à la raison que Bouteflika et son clan étaient déterminés à s'accrocher coûte que coûte au pouvoir par peur panique de ce qui pourrait leur advenir s'ils le lâchent L'apparition d'un président effectivement visiblement encore affaibli et incontestablement hors d'état d'accomplir la totalité des charges de sa fonction et encore moins animer une campagne électorale nécessairement trépidante, a donné un semblant de crédit à leur conclusion qu'il serait définitivement hors course pour la prochaine échéance de la présidentielle. Elle est apparue d'autant plus convaincante aux yeux de certains qu'ils constatent comme le leur font remarquer ses tenants que la campagne en faveur d'un quatrième mandat pour Bouteflika s'est faite moins assourdissante et que son principal animateur, le controversé « patron » du FLN Amar Saadani, est confronté à un regain de la contestation interne au parti s'étant fixé pour objectif de le déchoir de son poste de secrétaire général. Sauf que même en liant les trois indices, l'élimination de l'hypothèse de la candidature de Bouteflika à laquelle ces milieux se sont rangés est loin d'être une certitude. A trop s'être empressés d'avoir enterré cette candidature, ils risquent une cuisante désillusion. De notre point de vue et à moins que son état de santé ne se dégrade d'ici l'échéance de la présidentielle, Bouteflika est toujours déterminé à « rempiler » non pas pour quatre ans ferme, mais le temps de préparer une succession en douceur qui préservera les intérêts des siens, dont il a fixé les conditions dans son projet de révision de la Constitution. C'est aussi prendre le risque d'apparaître en « gogo » politique que de croire à l'existence d'oppositions au sein du pouvoir en situation de le contraindre à renoncer à son intention s'il persiste à vouloir la réaliser. Bouteflika se tait alors qu'enflent la rumeur et les spéculations sur le « jet d'éponge » qu'il s'apprêterait à annoncer. Son silence qui se prolonge est même avancé comme un autre argument qui valide la probabilité de son renoncement. Le doute sur sa candidature n'effleure pas pour autant la machine électorale que le camp présidentiel a mise en branle pour laquelle la prolongation de son silence est apparemment tout bénéfice au sens où il inhibe l'activisme des candidats potentiels rivaux et de leurs partisans. L'on peut penser que Bouteflika laisse dire qu'il ne sera pas candidat et ne se dévoilera qu'à l'ultime terme fixé par la loi électorale aux déclarations d'intentions. Dans le but d'entretenir par cela jusqu'au bout le flou sur la sienne et forcer les personnalités postulantes éventuelles à la candidature à se prononcer en partant du postulat qui semble admis qu'il ne sera pas partant dans la compétition présidentielle. Car pour extravagante qu'apparaîtra sa candidature aux yeux de l'opinion internationale (celle des Algériens ne comptant pas dans son calcul), Bouteflika tient à ce que le scrutin présidentiel ait les apparences d'une compétition disputée. C'est l'illusion que donnerait la participation à celle-ci de personnalités politiques créditées d'avoir à disposition un potentiel électoral n'en faisant pas de simples figurants et des alibis potiches.