Jusqu'à preuve du contraire, il n'y aura pas de chaînes TV généralistes privées en Algérie autres que publiques. Le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, va défendre la loi sur l'audiovisuel aujourd'hui mardi devant les parlementaires, au moment où un amendement sur l''introduction de chaînes généralistes, adopté puis rejeté, a créé des vagues dans le monde de l'audiovisuel. Hier lundi, le ministre en charge du secteur a plus ou moins expliqué la démarche du gouvernement à la radio nationale, estimant même que l'ouverture médiatique en Algérie est «un processus irréversible». En fait, selon M. Messahel, il n'y a pas de polémique sur ce projet de loi. «Il s'agit d'une ouverture du secteur de l'audiovisuel au secteur privé, et cette loi montre le champ d'intervention du secteur privé». La polémique actuelle, selon lui, porte sur le contenu de l'article 7 de cette loi mal interprété dans sa traduction de l'arabe vers le français. Cet article parle en fait de chaînes thématiques, et non de chaînes généralistes. Pour autant, le refus d'autoriser des chaînes généralistes «n'est pas de fermer le secteur privé dans une logique. Au contraire, la loi est faite pour aller le plus loin possible», estime le ministre. «La version arabe (de l'article 7) est claire, elle parle de nombre de thèmes. Il s'agit de chaînes thématiques. Il a expliqué que «le texte en arabe, qui est très clair et explicite, note bien qu'une chaîne thématique se décline en une chaîne à un seul thème ou à plusieurs thèmes». Cette chaîne thématique, selon le ministre, «peut être une chaîne à programme unique ou multiple». Mais, si on veut révolutionner le texte, il faut faire un autre texte. «La loi organique sur l'audiovisuel explique tout cela», ajoute M. Messahel qui rappelle que «j'ai dit quels étaient les enjeux pour nous en tant qu'ouverture du champ médiatique. Maintenant, chacun est libre d'apporter des amendements. On peut supprimer la loi organique sur les chaînes thématiques», a-t-il encore souligné, avant de faire remarquer que «l'essentiel est d'arriver à être satisfait du fait d'une lecture positive sur ce projet de loi». Pour autant, «l'ouverture du champ audiovisuel est irrémédiable en Algérie», a précisé M. Messahel qui a affirmé que «nous travaillons à ce que le citoyen algérien ait des informations crédibles. Nous sommes dans un processus irréversible. Il y a eu une consultation, la plus large avec les gens concernés (journalistes, patrons de chaînes privées, des gens impliqués dans le champ audiovisuel». Et puis, «cette loi n'est pas étrangère à ce qui se fait dans le monde. Je ne vois pas pourquoi l'Algérie va se singulariser», a t-il lancé à certaines critiques sur cette loi sur l'audiovisuel. En fait, la loi relative à l'activité audiovisuelle, qui sera examinée ce mardi à l'APN, «répondra aux attentes des gens du métier et au souci de protéger les institutions de l'Etat». Il précise que «Nous sommes un Etat de droit et nous travaillons pour la consolidation et l'élargissement de cet Etat de droit et à ce que le citoyen algérien puisse avoir des émissions qui le mettent en symbiose avec son environnement et son pays». La polémique sur ce projet de loi est née en fait après le rejet de l'article 7, d'abord adopté en commission, à la demande du gouvernement. M. Messahel a d'autre part annoncé que quelque 13 chaînes de télévision vont diffuser leurs programmes à travers l'entreprise de télédiffusion algérienne (TDA), dès l'entrée en vigueur de la loi sur l'audiovisuel. Ces chaînes doivent être cependant «de droit algérien», a-t-il précisé, faisant allusion aux chaînes offshore qui émettent à partir de l'étranger vers l'Algérie. «Les chaînes de télévision peuvent utiliser la diffusion par la TDA, qui a des chaînes disponibles et dont le nombre tourne autour de 13 chaînes, dès qu'elles seront de droit algérien», a précisé le ministre de la Communication, avant de confirmer aux chaînes privées offshore que les autorisations qui leur ont été attribuées ont été prorogées, en attendant l'entrée en vigueur de la loi sur l'audiovisuel et de la mise en place de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel.