La Centrale syndicale a rappelé hier à la mémoire son défunt secrétaire général, assassiné il y a 17 ans de cela. Abdelhak Benhamouda avait quitté son bureau et se trouvait sur les escaliers devant la Maison du Peuple quand des balles terroristes l'avaient atteint mortellement. C'était le 28 janvier 1994, année où la vie se confondait terriblement avec la mort dans un pays qui commençait à vivre une des plus sombres pages de son histoire. «Khadoôuna ! Khadoôuna ! (Ils nous ont trahi !)» aurait répété le SG de l'UGTA avant de rendre l'âme. Une centaine de personnes se sont regroupées, hier, devant la stèle commémorative qui a été érigée à l'intérieur de la Maison du Peuple, siège de l'UGTA et le lieu de l'assassinat pour commémorer ce triste souvenir. Il y avait «les habitués» même s'il y avait des absents aux côtés d'autres nouveaux. Entre les premiers et les seconds -habitués et nouveaux- il y a comme une sorte de méfiance. D'anciens compagnons de Benhamouda pas forcément syndicalistes, avaient préféré quitter les lieux de la cérémonie de recueillement avant même que la gerbe de fleurs n'ait été déposée devant la stèle. «Ils sont venus aujourd'hui alors qu'ils ne sentaient pas Benhamouda, ils étaient contre le CNSA (Comité national pour la sauvegarde de l'Algérie ndlr)», a lancé l'un d'entre eux. D'autres ont expliqué la présence de ces nouveaux venus par l'approche de l'élection présidentielle. «C'est pour se placer qu'ils viennent aujourd'hui à la Centrale syndicale,» affirme un responsable. Il y avait des ministres, des hauts cadres, des représentants de partis politiques. En tous cas, ceux qui «veulent se placer» selon certains, semblent bien calculer leur coup puisque ce rassemblement a permis à Abdelmadjid Sidi Saïd de se déclarer un soutien «indéniable» d'un 4è mandat. «Nous soutenons le président de la République pour briguer un 4è mandat, ceux qui se disent contre ont le droit, on est en démocratie,» a-t-il dit face aux caméras. Pour le SG de l'UGTA, «il suffit de se rappeler que le président a été l'architecte de la réconciliation nationale, il nous a ramené la paix et la stabilité politique, sécuritaire, économique et sociale.» Sidi Saïd promet qu'en tant que «responsable de l'UGTA, en tant que syndicaliste et travailleur, nous allons faire la campagne électorale pour le 4è mandat présidentiel.» Il affirme à cet effet «mobiliser l'ensemble des travailleurs pour mener à bien cette campagne et assurer la continuité pour préserver la stabilité.» D'ailleurs, le SG de la Centrale syndicale brandit fièrement un document retraçant «tout ce qui a été réalisé en faveur du monde du travail et des couches sociales durant les trois mandats du président Bouteflika.» Il relève que «ce sont les chiffres qui parlent et les acquis qui le montrent, le président a fait énormément pour stabiliser le monde du travail et améliorer les conditions de vie des familles algériennes, il suffit de regarder ce qu'il a fait entre 2000 et 2012 pour l'affirmer.» L'UGTA estime avoir fait «un travail pédagogique, sans démagogie qui reprend tous les acquis défendus et consacrés par le président Bouteflika.» Sidi Saïd fera savoir entre autres que la tenue de la 16è tripartite aura lieu entre le 15 et le 24 février prochain. Comme déjà annoncé, il s'agira pour les partenaires sociaux de prendre «cause et fait» des résultats des groupes de travail mixtes qui ont été constitués au lendemain de la 15è tripartite et qui ont planché sur la promotion de la production nationale, le fonds d'investissement (FNI) l'article 87 bis, le pacte national économique et social et l'acte de gestion.