« La peur se réinstalle dans les quartiers de l'UV n° 14 à Ali Mendjeli », nous a déclaré, hier, un riverain des lieux. Ce dernier affirme que la police a pu mettre fin à un début d'affrontement, entre bandes rivales, dans la soirée du mardi 17 février. Le calme instauré grâce à un déploiement ou occupation des lieux par les forces de sécurité, mobilisées sur place H/24, depuis plus d'un mois, a considérablement fermé le champ des batailles que se livraient des habitants des ex-bidonvilles de Oued El Had' et Fedj Errih', mais les antagonistes sont en passe de trouver d'autres voies et terrains pour opérer des règlements de comptes sanglants. Donc, vu la présence des policiers sur les lieux, qui dissuadent les belligérants de se livrer à des batailles spectaculaires, ces derniers ont, vraisemblablement, trouvé le moyen de reprendre les hostilités, hors du quartier, loin de toute présence policière. «Et c'est le guet-apens qui est de mise dans ces circonstances», rapportent des témoignages concordants. Lundi dernier, un jeune de Oued El Had qui a quitté l'UV n° 14, en fin d'après-midi, pour effectuer des achats auprès des commerces installés dans les locaux des tours AADL, à l'entrée de la nouvelle ville Ali Mendjeli, a été assailli par un groupe d'individus qui le tabasseront jusqu'à lui faire perdre conscience. Admis au service des urgences de l'hôpital Dr Bencharif', il sera gardé en observation, durant 24 heures, avant de quitter l'établissement de santé. La victime, un jeune de l'ex-bidonville de Oued El Had, aurait identifié l'un des agresseurs, nous a-t-on indiqué. Au lendemain de cette agression (avant-hier), c'est un autre jeune, de Fedj Errih, cette fois-ci, qui a été poignardé, dans le dos, non loin de l'UV n° 14. C'est bel et bien une reprise des hostilités, loin des murs de l'UV n° 14. «Tout le monde est sur le qui-vive, dans le quartier, même les travailleurs qui ont l'habitude de partir tôt à leur boulot évitent, maintenant, de quitter leurs demeures avant le lever du jour», nous dira un habitant. Ce dernier parle d'un «climat tendu» qui plane sur le quartier. A vrai dire, malgré un calme apparent qui règne sur les lieux, depuis la mi-janvier, les inimitiés entre les habitants des deux ex-bidonvilles ne se sont jamais estompées. «On a, seulement, changé le terrain de chasse», indique un habitant.