Selon les échos qui nous sont parvenus hier de Aïn Abid, le conflit qui perdure au sein de l'Assemblée populaire communale vient de franchir une étape dangereuse susceptible de conduire à une confrontation judiciaire entre les protagonistes, en l'occurrence l'aile du maire M. Faouzi Boumendjel, composée de 9 élus sur les 19 que compte l'organe élu, et l'opposition composée des 1O membres formant la majorité et revendiquant leur droit à l'occupation de postes dirigeants dans l'exécutif et les différentes commissions de l'APC. La tension est montée d'un cran au cours de la réunion extraordinaire tenue jeudi dernier, avec à son ordre du jour l'adoption de projets de développement local, l'installation du conseil d'administration de l'Epic (ex-Epca) et diverses questions. «C'est le ras-le-bol !», s'est exclamé hier avec colère un membre de l'opposition en expliquant que la séance, à laquelle a assisté un huissier de justice requis par les opposants au maire, a été escamotée par le président de l'APC qui, selon ses déclarations, n'a pas respecté l'horaire du rendez-vous affiché sur les convocations adressées aux membres. «Alors que la séance était fixée à 9h3O, le président de l'APC a prononcé son ouverture à 9h25 pour la clôturer 5 minutes après, à 9h30», nous a indiqué M. Redouane, membre de cette opposition, en ajoutant que le règlement stipule qu'il faut observer une prolongation de 15 minutes sur l'horaire fixé afin de permettre aux éventuels retardataire de rejoindre le lieu de réunion et participer à la séance. Notre interlocuteur a affirmé que les membres de l'opposition ont signalé l'incident au procureur de la République et adressé des correspondances dans ce sens au chef de la daïra et au wali, tout en tenant informés les services de sécurité. «Quand nous avons protesté et réclamé la poursuite de la séance, le P/APC a rejeté nos réclamations». Protestant officiellement contre ce qu'ils ont considéré comme un abus d'autorité, les membres de l'opposition ont rédigé une pétition dans laquelle ils dénoncent et fustigent l'attitude du maire et demandent aux autorités locales, notamment la tutelle de «ne pas prendre en considération» la délibération bâclée en 5 minutes, adoptée par une minorité de membres de l'APC et rejetée par la majorité. «Nous allons saisir le procureur de la République et la chambre administrative du tribunal d'El-Khroub pour faire annuler la pseudo-déllibération», nous ont déclaré hier des membres de l'opposition. En ce qui concerne le président de l'APC, son téléphone est resté fermé à nos appels. De même que le chef de la daïra, M. Kafi.