L'école de pêche de Béni-Saf a abrité, jeudi dernier, une journée de sensibilisation et d'information sur les assurances sociales des gens de mer. Lundi d'avant, une action similaire fut programmée à Bouzedjar, second port de la wilaya, par la Chambre de la pêche et d'aquaculture, en collaboration avec la Direction de la pêche et des ressources halieutiques de Aïn Témouchent. Les services administratifs de la police maritime (gardes-côtes) étaient au rendez-vous. Devant des dizaines de pêcheurs, un responsable de la CNAS de Aïn Témouchent a mis en exergue la nécessité, pour les marins, de se mettre sous couverture d'une sécurité sociale. M. Benouar Nourredine, chef de division Recouvrement au niveau de la caisse sociale, a tout d'abord procédé aux explications, au moindre détail, du nouveau décret ministériel avant de se soumettre aux questions des présents. Le nouveau décret ministériel (13-201 du 21 mai 2013) fixant l'assiette, le taux de cotisation et les prestations de sécurité sociale auxquels ouvrent droit le personnel navigant embarqué sur les navires et bateaux de pêche commerciale rémunéré à la part. Pour l'orateur, le métier de «bahri» est, en dépit de sa complexité, un métier privilégié qui, en matière de taux de cotisation, bénéficie d'un égard considérable de l'Etat. Sur les 12% fixés pour sa couverture sociale, 5% reviennent au pêcheur et 7% à l'employeur (ou armateur). En réalité, c'est l'assiette fixée par ce nouveau texte, entré en application en juillet dernier. Cette nouvelle «grille de salaire minimum» qui, par extension, cible la retraite des pêcheurs et des professionnels de la mer, touche quelque 45.000 professionnels dans le pays dont 4.500 à Béni-Saf et Bouzedjar réunis. Trois catégories de professionnels sont concernées par ce nouveau dispositif. Il s'agit du marin qualifié dont la nouvelle assiette ou salaire de base équivaut désormais à au moins une fois et demie (1,5) jusqu'à 2 le SNMG, soit entre 27.000 et 36.000 DA, celui du mécanicien à au moins deux fois, voire 6 le SNMG, soit entre 36.000 et 108.000 DA, et celui du patron de pêche, à au moins 3 fois et jusqu'à 8 le SNMG, soit 54.000 à 144.000 DA. Le représentant de la CNAS fera bien de parler des procédures, toujours en vigueur, de déclaration du personnel notamment des mouvements du personnel, de la déclaration annuelle, des modes de versements des cotisations, de la carte «Chifa» A la fin des interventions, plusieurs questions ont été posées par les professionnels. Mais le «clou» de ce débat, qui fut moins brouillé que d'habitude, c'est la fréquence des versements des cotisations. Tous les armateurs de pêche qui ont pris la parole ont exprimé le besoin d'aller vers un seul paiement, le payement annuel. Comme cet armateur qui l'a si bien expliqué: «Tous ceux qui l'exercent vous le diront que la pêche est un métier difficile, dangereux, parfois ingrat et, dans l'ensemble, peu rémunérateur». Le succès tient autant de l'expérience que du hasard. Quant aux allocations familiales, revendiquées la semaine passée par certains marins pêcheurs, on nous fera parole qu'il va de soi que si les cotisations ne sont pas versées par l'employeur, les premières citées ne font pas automatiquement acte. Là aussi, le problème des pénalités sur le retard des versements des cotisations antérieures, soit de juillet 2013 à ce jour, les revendications des armateurs sont les mêmes, le dégrèvement à titre gracieux.