La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) Louiza Hanoune n'est pas contre une participation au pouvoir. Alors qu'elle a refusé de tout temps de prendre part à un quelconque gouvernement, la responsable du PT l'a clairement signifié hier en déclarant que son parti était prêt à siéger au sein de l'exécutif si la Constitution est révisée et des élections législatives anticipées organisées. En fait, c'est une «offre de service» à peine voilée que vient de faire la responsable du PT à l'endroit du chef de l'Etat sachant que ce dernier, à travers son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, avait annoncé la révision de la Constitution au courant de cette année. Quant aux élections législatives, cela également coule de source, puisque après la révision de la Constitution, le renouvèlement des sièges de la chambre basse sera inéluctable pour se conformer à la nouvelle loi fondamentale. Si l'objectif naturel d'un parti politique est de se battre pour accéder au pouvoir, il n'en demeure pas moins que le cas du PT est incompréhensible. Le PT assume désormais clairement son «allégeance» à Bouteflika en s'attaquant dans le même sillage à un autre candidat, Ali Benflis en l'occurrence. S'exprimant à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège de son parti à El Harrach, Louiza Hanoune semble ne pas mesurer «l'étendue» de sa déclaration et de ses attaques contre Ali Benflis, arrivé en deuxième position lors du scrutin du 17 avril passé. Ainsi, selon l'analyse de Louiza Hanoune, les partisans du PT ont voté pour Bouteflika, à cause des menaces proférées par «quelqu'un» en faisant bien évidemment allusion à Ali Benflis sans le nommer. «Nous ne sommes pas responsables de celui qui n'a pas compris la leçon de 2004 et qui a refait la même expérience», a-t-elle déclaré hier en s'attaquant également aux «partisans de la transition démocratique». Ces derniers, selon la lecture de la responsable du PT, veulent partager le pouvoir alors que le peuple qui a, maintient-elle, voté pour Bouteflika ne leur pas accordé sa procuration. La conférencière, qui semblait être à mille lieues de la réalité, telle que présentée par de nombreux observateurs, affirme que le peuple a passé avec succès l'examen du 17 avril et soutient que les citoyens étaient conscients des enjeux. Les élections présidentielles du 17 avril sont un autre pas vers la démocratie, toujours de l'avis de la première responsable du PT, qui n'évoque par ailleurs nulle part les cas de fraude dénoncés pourtant par la quasi-totalité de la classe politique au moment où elle rappelle la «fraude massive qui a caractérisé les législatives de 2012, l'introduction de l'argent sale en politique et l'achat des consciences». Louiza Hanoune affirme que les 8,5 millions d'Algériens qui on voté pour Bouteflika peuvent se retourner contre lui si des mesures rapides ne sont pas prises pour calmer le front social notamment en matière d'emploi. La secrétaire générale du Parti des travailleurs accréditée d'un peu plus de 157 000 voix, lors des élections présidentielles (contre 600 000 en 2009), semble soutenir la réélection de Bouteflika à la tête de ce pays, mais souligne en parallèle que le peuple veut le changement et l'amélioration de ses conditions de vie. Il y a comme une contradiction dans le discours de Louiza Hanoune en affirmant une chose et son contraire et cela personne n'arrive à le comprendre. Les voies de la culture politique sont incontestablement impénétrables !