« Laissez-moi vous dire que notre commune occupe la tête du classement dans le domaine du développement dans la wilaya de Constantine», a commencé l'entretien que nous avons eu avec lui jeudi 8 mai, le président de l'APC de Ouled Rahmoune, M. Chettab Mohamed. Et de commencer à égrener les «prouesses» réalisées, selon lui, dans cette commune depuis l'installation de la nouvelle APC en décembre 2012: habitat rural dont le programme est quasiment terminé, le Fonal, social, tous les projets inscrits au PCD, qui n'ont pas été terminés sous l'ancienne législature, viennent d'être clôturés, etc. Il indiquera que cette commune compte maintenant environ 30.000 habitants et soutiendra que «Ouled Rahmoune est une commune qui n'est ni riche ni pauvre». Mais ses propos sont contredits par beaucoup de citoyens de la ville. Aussi, un groupe d'entre eux, rencontrés dans un café de la ville et qui disent suivre pas à pas son évolution, ont rétorqué que Ouled Rahmoune se trouve, au contraire, à la traîne, en queue de peloton des autres communes de la wilaya, «alors que, il n'y a pas si longtemps, ajoutent-ils avec nostalgie, elle ressemblait à un jardin féerique, prospère au point que les étrangers l'appelaient «La petite Bône»». Et de commencer par évoquer la situation des projets qui ont été soit abandonnés, soit ont connu énormément de retard. «Et les élus qui ne s'en soucient guère, disent-ils en nous montrant, pour commencer, l'entrée de la ville où n'existe aucun panneau indicateur pour orienter les étrangers, l'éclairage public qui ne fonctionne pas, l'absence quasi-totale de structures de culture et de loisirs, le chantier du stade municipal qui n'en finit pas, etc.» «Toutes les APC qui se sont succédé n'ont pratiquement rien fait», a déploré un membre de ce groupe de citoyens. «Nous avons entendu dernièrement l'annonce du lancement d'un programme d'amélioration urbaine de 8 milliards de centimes, mais nous n'avons rien vu de tel, sauf à El-Harrach où les travaux sont presque terminés. Et des mauvaises langues de dire que c'était normal parce que c'est un patelin d'où se trouve originaire le maire. Ce dernier a rejeté l'accusation de favoritisme en faisant observer que chaque maire a ses opposants. «Et c'est normal», a-t-il considéré. Mais il répondra que le programme d'amélioration urbaine visant le chef-lieu de la commune a été réalisé il y a deux ans et que, mis à part quelques pannes de temps en temps, le système d'éclairage public fonctionne très bien et que c'était légitime que la localité d'El-Guerah puisse avoir sa part de développement parce qu'elle a été depuis longtemps marginalisée. Trois projets en retard retiennent particulièrement l'attention des citoyens: l'aménagement général du stade communal, la maternité de la polyclinique et la distribution d'un quota de logement social de 370 unités implantées au quartier de Bellevue et qui ont été achevées depuis 2003, mais non distribuées jusqu'à ce jour. Le premier chantier, celui du stade que nous avons visité, se trouve effectivement à l'abandon et dans une situation lamentable: seul le terrain était clôturé, enceinte livrée à tous les vents, etc. Les tribunes sont en cours de construction et les travaux sont encore au stade du coffrage. A ce sujet, le maire reconnaîtra un retard causé par des problèmes bureaucratiques et a affirmé que «le chantier marche bien et il est prévu que les travaux en cours de réalisation pour les tribunes, le grand béton et les portes, soient terminés au mois de juin prochain. Restera ensuite l'aménagement extérieur pour lequel nous avons reçu un budget supplémentaire accordé par le wali». La date avancée par le maire a fait rire le groupe de citoyens en question. «Ce n'est pas possible, se sont-ils écriés. Même si on ramène des légions de travailleurs chinois, on ne pourra pas terminer les travaux à la date avancée par le maire. C'est de la démagogie, sinon de l'inconséquence pure et simple !». Quant aux travaux de réfection menés dans la maternité, M. Chettab a affirmé qu'ils sont sous la responsabilité du secteur de la santé. Pour le quota de 270 logements sociaux, la liste a été finalisée et ils allaient être livrés avant les dernières élections présidentielles, mais, selon le P/APC, l'opération a été stoppée par les autorités de tutelle à cause d'une trentaine de candidatures qui ne répondaient pas aux critères. L'étude des dossiers a été refaite et la nouvelle liste a été arrêtée hier seulement (mercredi dernier) avec le chef de la daïra. Ne reste que la date de distribution à déterminer. Reste à dire que les efforts des uns et des autres doivent se conjuguer, loin de tout esprit conflictuel, pour faire sortir «la petite Bône» de sa décadence.