Ali Benflis, coordinateur du pôle pour le changement, a critiqué sévèrement les consultations sur le projet d'amendement de la Constitution. Hier, dans une conférence de presse tenue au siège de la coordination à Ben-Aknoun (Alger), en présence des représentants de 7 partis politiques dont Djahid Younsi, Tahar Ben Baïbeche, Ahmed Haboussi, Mahdi Allalou, Noureddine Bahbouh, Benflis s'est livré dans un discours préliminaire à une attaque aussi bien du contenu que de la méthode utilisée par le pouvoir pour faire passer ce projet d'amendements de la Constitution. Cette future «Constitution n'est en fait qu'un énième subterfuge du système pour gagner encore et toujours du temps». Pour l'orateur, il s'agit d'un projet de Constitution qui ne prend pas en compte la réalité au moment où le pays est dans une impasse politique, économique, une impasse des institutions «L'heure du changement est venue», a indiqué le conférencier. Il a soutenu que le pôle des forces du changement s'engage à «apporter une contribution, d'être partie prenante et agissante dans l'ouverture d'une dynamique de changement avec un but commun des partis qui le composent à savoir le changement démocratique». Benflis ajoutera que les partis du pôle conviennent tous à dire que la crise actuelle n'est pas une crise constitutionnelle mais une crise du régime et d'ajouter : «Nous sommes convaincus que le règlement de cette crise passe par le traitement de ses sources et des ses causes véritables. Ce qui signifie que la solution de la crise politique et la sortie de l'impasse institutionnelle commandent impérativement «un retour à la légitimité des institutions» et leur remise en position afin d'assumer pleinement leurs missions constitutionnelles. Convaincu de la justesse de sa vision, le conférencier ajoute que «c'est là que se situe le nœud de la problématique». Et de conclure par: «Le reste est secondaire». La solution, selon le coordinateur du pôle du changement, est à trouver dans l'ouverture et l'aménagement d'un processus politique global que l'on appelle consensus national, pacte national ou période de transition. «L'ouverture d'un tel débat, soutient-il, presse, car chaque jour qui passe exacerbe la crise du régime et en approfondit les contradictions et la rend plus difficile à résoudre. Et ce n'est pas les 4 points de la Constitution qu'on nous propose d'amender qui vont venir à bout de cette crise», s'est exclamé l'orateur qui considère qu'un tel projet devra porter sur des questions importantes qui intéressent les citoyens telles que la nature du régime, l'indépendance des institutions judiciaires ainsi que les questions portant sur l'économie Ce sont là les grands axes qui émanent de la déclaration du pôle du changement. Ali Benflis compte sensibiliser sur la question auprès de l'opinion publique pour faire avancer le débat. Il ajoute : «Participer aux consultations, c'est comme si nous souscrivions à une autre mascarade qui consiste en l'élaboration d'une Constitution qui ne nous intéresse pas en raison de son décalage par rapport aux vraies questions». Et d'ajouter : «Nous ne voulons pas être les témoins ni prendre part à cette consultation». Et c'est à Noureddine Bahbouh, SG du parti UFDS et ex-ministre de conclure qu'«il n'y a pas là une démarche pour une Constitution consensuelle comme ça plait au pouvoir de le dire, mais il prend l'idée du consensus pour la vider ensuite de son contenu». Le pôle des forces du changement s'attend à l'adhésion de personnalités nationales à ce projet de réforme et dit respecter les partis qui ont choisi de se constituer en coordination. «L'essentiel est que cette opposition constitue une force de proposition et une alternative». En outre, Ali Benflis indiquera qu'un livre blanc sur la fraude paraîtra en juin prochain.