L'Arabie Saoudite est le principal pourvoyeur financier de la nébuleuse du djihadisme depuis son apparition dans la décennie 80 dans la guerre anti-soviétique en Afghanistan. Le maître d'œuvre de sa politique en la matière a été son tout-puissant chef des services secrets, le prince Bandar Ben Soltan, qui a arrosé sans compter de pétrodollars les organisations affiliées à la nébuleuse que ce soit en Afghanistan ou ailleurs dans le monde arabo-musulman. Cela étant connu, il alors paru que l'éviction de ce personnage en février 2014 qui avait été suivie de la publication de décrets signés par le roi Abdallah « criminalisant » les organisations se revendiquant du djihadisme était annonciatrice du renoncement par le royaume au soutien qu'il accordait à la nébuleuse. Dans les faits, l'Arabie Saoudite n'a cessé de soutenir que les Frères musulmans égyptiens, coupables d'avoir pris position avec le Qatar dans la guerre intestine opposant les deux moyenâgeuses monarchies. En Irak, et encore plus en Syrie, Riyad continue à octroyer ses aides aux groupes djihadistes qui y sévissent malgré l'éviction de Bandar Ben Soltan. Lequel n'a pas perdu son poste à cause du peu de secret dont il entourait les rapports du royaume avec les organisations djihado-terroristes. Mais pour des considérations liées à la lutte interne au sein de la famille royale saoudienne pour la succession du souverain en exercice dont l'âge et les ennuis de santé font présager qu'elle est proche d'intervenir. Subsidiairement son éviction et les décrets de criminalisation pris par Abdallah ont été convenus comme une opération de «blanchissement » et de dédouanement de la dynastie à son soutien à la nébuleuse du djihadisme qui a fini part effrayer ses alliés occidentaux. Les deux mesures ont été prises la veille de la visite que le président américain Barak Obama a effectué à Riyad. En l'occurrence les apparences ont été « sauves ». Ce qui permit à l'hôte des Saoudiens, dont le pays à classé sur la liste du terrorisme international les organisations que le royaume finance et soutient, de ne pas évoquer publiquement cette compromettante question. Non seulement l'Arabie Saoudite persiste à alimenter le terrorisme djihadiste, mais elle a également franchi un autre seuil, celui de financer le Mossad israélien qui, lui, fait dans le terrorisme d'Etat. Des médias anglo-saxons ont en effet révélé que Riyad lui a octroyé des millions de dollars pour organiser et entreprendre des assassinats de scientifiques iraniens et des attentats contre des sites nucléaires de l'Iran. Riyad est toujours aussi impliquée dans la guerre civile qui se déroule en Syrie où, constatant la déroute militaire de ses protégés djihadistes, elle s'active à les approvisionner en armements sophistiqués et à leur procurer des renforts en hommes qu'elle recrute tous azimuts dans le monde arabo-musulman et même en Europe dans les milieux travaillés par la propagande salafo-wahabite. L'hypocrisie de l'Occident est de faire semblant d'ignorer le rôle que joue l'Arabie Saoudite et d'affirmer sans sourciller qu'elle contribue à la lutte internationale contre le terrorisme. Une posture qui indigne de plus en plus véhémentement son opinion publique et lui fait dénoncer en la même forme sa coupable tolérance.