Alors que le doute entoure le hadj 2014, Riyad a tenu à rassurer le monde musulman et à atténuer la dangerosité du coronavirus MERS. Mahmoud Bin Hussein Kattane, l'ambassadeur du royaume d'Arabie Saoudite en Algérie, a affirmé ce jeudi que des mesures sanitaires et préventives avaient été prises par son pays, en coordination avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), contre le coronavirus, estimant au passage que ce virus n'était pas «aussi dangereux» et qu'il ne présente pas «un risque majeur» pour les pèlerins. Il a par ailleurs indiqué que «des concertations sont en cours avec tous les pays arabes et musulmans» à propos de cette question. S'agissant du coronavirus MERS, Riyad n'avait à ce jour pas formulé de recommandations particulières aux pèlerins étrangers. Rappelons qu'au terme de sa sixième réunion d'urgence sur le virus, l'OMS a estimé que la situation restait «grave» sans pourtant décréter un «état d'urgence». Sur un plan clinique, le nouveau coronavirus, qui toucherait en particulier les hommes âgés souffrant de maladies chroniques, peut provoquer «des troubles respiratoires aigus et sévères s'accompagnant de fièvre, de toux, d'essoufflement et de difficultés à respirer», explique l'OMS. A propos de la polémique suscitée autour des compagnies d'assurances de pèlerins en Algérie, il a répondu qu'il s'agissait uniquement de «compagnies nationales d'assurances agréées par les gouvernements arabo-musulmans». Riyad tient avant tout à donner l'image d'un pays qui maîtrise, sur le plan médical, un virus qui, au début juin, a fait 282 décès rien que sur le territoire wahhabite ainsi que 688 cas d'infection depuis l'apparition de la maladie dans le royaume en 2012. Dans un communiqué sur son site internet, le ministère saoudien de la Santé avait annoncé, dans un premier temps, 190 décès et 575 cas d'infection seulement. Du côté algérien, et si des interrogations se sont posées sur la pertinence du pèlerinage cette année, la réponse est venue du Conseil scientifique national des Affaires religieuses qui s'est réuni en conclave la semaine passée à Ghardaïa. Ses membres ont décidé de ne pas interdire l'accomplissement des rituels du hadj et de la omra pour cette année, tout en conseillant aux hadjis algériens de respecter les mesures préventives d'hygiène et de contacter les services de santé dès leur retour des Lieux Saints en cas de complications respiratoires aiguës, un des symptômes du virus. Dans cette optique, le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelamelk Boudiaf, a indiqué que 120 médecins accompagneront les pèlerins algériens. Rappelons également qu'en 2013, les autorités saoudiennes s'étaient déjà montrées rassurantes quant aux bonnes conditions «sanitaires» du hadj par la voix de Abdallah al-Rabiah son ministre de la Santé qui a été limogé en avril 2014. L'année dernière, l'Algérie avait décidé d'octroyer à chacun des 28.800 pèlerins programmés, cinquante masques de protection respiratoire pour se prémunir d'une éventuelle contagion par le MERS. Le ministère de la Santé avait précisé également dans un communiqué qu'«un guide du pèlerin comportant d'importantes consignes et recommandations sanitaires a été remis aux partants». Quant au quota des hadjis, l'ambassadeur saoudien a précisé que l'Organisation de la coopération islamique (OCI) était chargée de fixer ce quota, ajoutant que «tout Etat musulman a le droit d'envoyer des pèlerins dans les Lieux Saints de l'islam à hauteur de 10% de sa population»», a-t-il ajouté. Ainsi, quelque deux millions de personnes sont attendues cette année pour le pèlerinage, dont 28.800 Algériens sur les 36000 théoriques. Une réduction due aux travaux d'extension portant sur 400 000 m2 en cours, notamment à la Grande mosquée de La Mecque, dont le site devrait accueillir 2,2 millions de personnes contre quelque 1,5 million de fidèles. Avec ces d'extension, les Saoudiens se sont fixés un objectif de doubler leur recette d'ici 2020 pour atteindre les 100 milliards de dollars. Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, et à une question d'un sénateur concernant les contraintes subies par les citoyens de la wilaya de Bechar lors de leur déplacement à l'aéroport d'Oran pour se rendre aux Lieux Saints de l'islam, a affirmé que la situation allait s'améliorer dès le parachèvement des travaux d'expansion des aéroports de Djeddah et de Médine. Un chantier qui conditionne, pour le moment, le nombre d'aéroports de partance depuis l'Algérie arrêtés à cinq notamment à Alger, Oran, Constantine, Annaba et Ouargla. «Le choix des aéroports pour transporter les pèlerins vers les Lieux Saints de L'islam se fait en accord avec plusieurs parties», précisera encore le ministre. Concernant l'organisation du hadj 2014, le ministre a indiqué que 45 agences, les mêmes que celles de 2013, ont été sélectionnées, alors que des agences qui avaient organisé la omra cette année n'ont pas été accréditées en raison «de préjudices subis par les hadjis du fait de leurs fautes et dysfonctionnements», dira-t-il.