Malgré les assurances des autorités saoudiennes, l'Algérie a décidé de renforcer la mission du Hadj par des médecins spécialistes en épidémiologie. C'est ce qu'a annoncé, mardi, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa. Ce dernier, qui intervenait dans le cadre du Forum du quotidien Liberté, a indiqué que «la mission du pèlerinage verra le renforcement du nombre de médecins spécialistes surtout en épidémiologie pour accompagner les hadji dans les lieux saints de l'Islam à cause du coronavirus qui s'est manifesté en Arabie saoudite». M. Aïssa a rappelé, à ce propos, que « puisqu'il ne s'agit pas, pour le moment, d'une pandémie, le ministère des Affaires religieuses, via son conseil scientifique, n'a pas jugé utile d'appeler les Algériens à ajourner l'accomplissement de ce pilier de l'Islam ». Toutefois, le ministre a signalé qu'un appel a été lancé en direction des personnes âgées, des femmes enceintes et les malades chroniques pour ne pas faire le pèlerinage cette année sans pour autant leur interdire. M. Aïssa a précisé que si jamais une pandémie se déclare, la religion permet d'ajourner le hadj. « Ce n'est pas le cas pour le moment », a-t-il encore ajouté. Face aux craintes suscitées par l'éventualité de la propagation du coronavirus, notamment au sein des pèlerins, Ryad a tenu à rassurer le monde musulman. Mahmoud Bin Hussein Kattane, l'ambassadeur du Royaume d'Arabie Saoudite en Algérie, avait affirmé dernièrement que des mesures sanitaires et préventives avaient été prises par son pays, en coordination avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), contre le coronavirus, estimant, au passage, que ce virus n'était pas «aussi dangereux» et qu'il ne présente pas «un risque majeur» pour les pèlerins. Il avait, par ailleurs, indiqué que «des concertations sont en cours avec tous les pays arabes et musulmans» à propos de cette question. Du côté algérien, et si des interrogations se sont posées sur la pertinence du pèlerinage cette année, la réponse est venue du Conseil scientifique national des affaires religieuses qui s'est réuni en conclave à Ghardaïa. Ses membres ont décidé de ne pas interdire l'accomplissement des rituels du hadj et de la omra pour cette année, tout en conseillant aux hadjis algériens de respecter les mesures préventives d'hygiène et de contacter les services de santé dès leur retour des lieux saints en cas de complications respiratoires aiguës, un des symptômes du virus. Dans cette optique, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a indiqué que 120 médecins accompagneront les pèlerins algériens. Selon les dernières statistiques, au début juin, le virus a fait 282 décès en Arabie Saoudite ainsi que 688 cas d'infection depuis l'apparition de la maladie dans le royaume en 2012.