Malgré son caractère obligatoire depuis 2003, l'assurance contre les catastrophes naturelles (CATNAT) enregistre une faiblesse du niveau de souscription. « Peu d'engouement des Algériens et cela s'explique en grande partie par le manque d'information, le manque d'agressivité des compagnies d'assurances, mais aussi par des raisons économiques», a indiqué hier M. Brahim Djamal Kassali, président de l'Union algérienne des sociétés d'assurances et de réassurances (UAR). Intervenant sur les ondes de la Chaîne 3 de la radio nationale, le président de l'UAR a néanmoins reconnu que l'assurance catastrophe naturelle «progresse d'année en année pour atteindre 1,7 milliard de dinars en 2013 contre 500 millions de dinars seulement en 2005», a-t-il expliqué. Concernant le taux de pénétration de la CATNAT chez les particuliers et les industriels, l'invité de la radio indiquera qu'il était de 8,5% à fin 2013, «soit une progression de plus de 110% depuis 2009», a-t-il affirmé. Au sujet de la faiblesse de la souscription à la CATNAT, surtout chez les particuliers avec près de 7,2 millions de logements en Algérie, Brahim Djamel Kassali a indiqué que parallèlement à un «plan marketing ambitieux, un autre plan de développement est en cours d'élaboration en partenariat avec tous les assureurs, avec pour première solution ce que nous appelons la vente additionnelle, c'est-à-dire que nous proposons l'assurance CATNAT à tout client venu pour assurer sa voiture par exemple», a-t-il dit. Des mesures coercitives sont également envisagées par les pouvoirs publics, selon le président de l'UAR, comme l'exigence de l'attestation d'assurance CATNAT pour toute opération de cession ou de location de biens immobiliers à usage d'habitation, commercial et industriel, de même qu'elle est exigée pour toute déclaration fiscale. «A fin 2013, plus de 788.000 contrats d'assurances CATNAT, la majorité dans le créneau du logement, ont été établis contre moins de 380.000 contrats en 2009», a encore indiqué Brahim Djamel Kassali, ajoutant que «les pouvoirs publics envisagent la création prochaine d'une assurance spécialement dédiée à la couverture du risque sécheresse». Estimant les pertes économiques du séisme de Boumerdès en mai 2003 à plus de cinq milliards de dollars, l'invité de la Chaîne 3 dira que les inondations de 2012 à Sétif et El-Tarf «ont coûté aux compagnies d'assurances plus de 87 millions de dinars d'indemnisations». Se montrant satisfait de la forte progression du marché des assurances en Algérie, le président de l'UAR explique que pour 1.850 agences à travers le pays, le chiffre d'affaires des compagnies d'assurances est passé de 2 milliards de dinars en 2000 à plus de 116 milliards de dinars en 2013. Pour les seuls sinistres automobile, plus de 50 milliards de dinars ont été déboursés par les assureurs durant l'année passée, a encore indiqué l'invité de la radio, n'excluant pas une éventuelle augmentation des tarifs de l'assurance automobile qui «coûte très cher aux compagnies d'assurances», a-t-il affirmé. La réorganisation de la pratique de l'activité assurantielle nationale, la stratégie d'intégration au mouvement assurantiel mondial, la cartographie des risques majeurs en Algérie et le degré d'exposition par région, l'amélioration de la qualité des prestations, et la réduction des délais de remboursement ont été les autres points débattus avec le président de l'Union algérienne des sociétés d'assurances et de réassurances.