Bien que le potentiel en gaz conventionnel soit considérable, le développement des ressources non conventionnelles, et du gaz de schiste en particulier, constituera ces prochaines années l'un des grands challenges pour l'Algérie et Sonatrach. Le défi est grand et Sonatrach s'y prépare activement, prévoyant une véritable révolution technologique pour laquelle des efforts sont consentis. La compagnie nationale a déjà lancé plusieurs études et procédé à des opérations d'évaluation au niveau de cinq bassins sur les sept prévus, a noté M. Saïd Sahnoun, président-directeur général de Sonatrach lors d'une conférence de presse animée, hier, à l'occasion de la conférence internationale sur l'industrie de gaz de schiste organisée pendant deux jours au Centre des conventions (CCO) d'Oran. L'Algérie dispose d'un potentiel national récupérable de 21.000 milliards de m3 de gaz de Schiste, soit 740 tonnes mètres cubes, de quoi valoriser ces ressources futures et permettre au pays de capitaliser un autre savoir-faire en matière de leur exploitation et de leur production. N'étant plus au stade de l'hésitation, lAlgérie entre dans la phase de mise en oeuvre de la feuille de route, dira le PDG de Sonatrach. Et d'ajouter que ces ressources nécessitent des moyens. En termes de création d'emplois, il faut multiplier le potentiel par 4 voire 5 dans les prochaines années. Une discipline d'économie, pour que les prix soient raisonnables, s'impose également dans les prévisions des décideurs de ce projet d'envergure. Autant d'éléments qui ont nécessité de se pencher sur l'autre volet lié aux ressources humaines. Des actions sont donc menées, notera le responsable pour prendre en charge ces ressources à travers un plan de recrutement et de formation que la direction exécutive de Sonatrach a mis en place. Quelque 1.000 à 1.500 agents seront donc formés par an, afin d'adhérer aux perspectives tracées par le gouvernement. Sonatrach prévoit aussi, dans le cadre de son plan, le recrutement de milliers d'ingénieurs et de techniciens. En effet, la volonté affiché par les pouvoirs publics quant au développement de ce secteur met en exergue les premières prévisions de la production qui, selon le PDG, sera lancée à partie de 2022 et pourra atteindre d'ici 2025 les 10 milliards de m3 de gaz de schiste. Quant au coût, celui-ci sera inférieur à la production. Le gouvernement veillera à la stabilité de cette équation afin de réduire le coût de ces ressources et la question qui se pose à présent est comment se préparer à cette production, dira M. Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines. En matière d'environnement, l'une des principales préoccupations de l'heure, le ministre a été formel quant à l'utilisation de nouvelles technologies pour le traitement des eaux après fracturation de la roche. Il existe des lois que le gouvernement va mettre en place pour protéger les ressources en eau. Avec un forage de plus 10.000 puits dans le sud, la compagnie a acquis une expérience avérée dans le domaine de l'exploration et de la recherche et un savoir-faire, a-t-il ajouté. Par ailleurs, cinq sociétés étrangères ont été retenues après l'avis d'appel d'offres lancé dans le cadre de projets de partenariat avec Sonatrach pour les 31 périmètres délimités pour prospection et mise en exploitation. Considérant le partenariat comme axe fondamental de la politique algérienne afin d'augmenter l'attractivité, le ministre a souhaité l'adhésion de nouveaux partenaires pour la concrétisation davantage de ces projets. A une question relative à la baisse du prix du pétrole, M. Yousfi a déclaré que l'Algérie est très sereine puisque l'évolution du prix obéit à certains facteurs dont certains sont connus alors que d'autres sont appelés fondamentaux et sont liés à l'offre et à la demande, les stocks, la situation géopolitique dans le monde, les fluctuations de la production et les jeux spéculatifs des investisseurs. La première journée de cette conférence inaugurée par le ministre de l'Energie a été une occasion pour de nombreux experts nationaux et étrangers, dont le sous-secrétaire d'Etat américain à l'Energie, M. Christopher Smith qui a mis en relief l'expérience algérienne dans le développement de l'énergie et particulièrement le gaz. Le responsable s'est dit heureux de travailler en collaboration avec le gouvernement algérien et de recevoir des chercheurs du laboratoire de l'énergie en Amérique. L'expérience américaine en matière de production et d'exportation du gaz de schiste a été également évoquée à l'occasion. Les projets pilotes d'Ahnet de Gaz de Schiste et le potentiel de l'Algérie en gaz de schistes, ont constitué les thèmes de deux communications présentées par MM. Youcef Khefar et Mohamed Kaced, cadres centraux à la Sonatrach.