Le Premier ministre a affirmé, hier, que «l'armée est le mur de protection et de sécurisation du pays, mais il faut que les populations des régions frontalières s'impliquent dans cette mission.» Le but de notre visite, dans la wilaya de Tamanrasset et à Bordj Badji Mokhtar est sur instruction du président de la République, » a commencé Sellal par dire, lors de la réunion qu'il a tenue, hier, avec les élus locaux à In Guezzam. Une visite qu'il consacre pour parler, selon ses précisions, de la paix et la sécurité du pays et de ses frontières. « Nous avons une armée forte, qui assume ses responsabilités, en matière de sécurité et de protection du pays mais cela ne suffit pas, il faut que les populations des régions frontalières s'impliquent dans cette mission; elles sont les gardiennes de la Patrie tout autant que le peuple, tout entier, » a-t-il affirmé. Il tiendra à noter que les frontières, de In Guezzam, sont éloignées du Niger d'à peine une quinzaine de kimomètres. Celles de Bordj Badji Mokhtar sont, elles, à près de 8 km, du Mali. C'est dire que la région est située, dans un périmètre, où la sécurité se négocie, quotidiennement. Abdelmalek Sellal, qui était accompagné de plusieurs ministres et du chef de la 6ème Région militaire, le général-major Aathamnia, a évoqué, pour la circonstance, que « de nouvelles mesures sécuritaires vont être prises, incessamment, au profit des postes frontaliers de In Guezzam, Deb Deb et Bordj Omar Driss. Il promet même qu'il se rendra, prochainement, dans ces deux dernières contrées (B.B Mokhtar et B.O. Driss) pour les mêmes raisons. Ce qui signifie que la mission première dont il a été chargé est de sensibiliser les populations de ces régions, sur les dangers qui guettent l'Algérie, notamment depuis ses frontières sud. Il avouera d'ailleurs, que « la situation sécuritaire, aux frontières du pays, est difficile, nous devons les sécuriser avec nos frères des pays limitrophes. » D'où son insistance sur l'implication des populations dont celles de In Guezzam, qui, selon lui, « ont des relations étroites avec celles maliennes. » Il soulignera que « l'Algérie a besoin de rouvrir ses frontières qu'elle a fermées, pour des raisons de sécurité, mais elle ne le fera qu'à condition que la sécurité soit rétablie et la confiance revenue ». Il notera que l'Algérie déploie de grands efforts pour aider, dans le règlement des crises en Tunisie, en Libye, au Soudan, au Mali... Ceci pour rappeler que « conformément à l'un de nos principes constitutionnels, notre armée n'interviendra pas, en dehors de nos frontières, mais la stabilité des populations incombe à l'Etat, c'est pour cela que nous sommes là. » Le Premier ministre parlera de la sécurité dans le Maghreb et en Afrique du Nord qui, a-t-il précisé, ne se fera pas, sans la lutte contre les groupes terroristes. » C'est là où Sellal évoquera le fameux Daech' qui, dit-il ne s'installera pas. « L'Algérie ne connaîtra pas Daech' ni de près ni de loin, » a-t-il lancé. Il fera un détour sur la protection des mines d'or que contient le sol de Tam. « Les voleurs qui toucheront à notre or, nous les broierons. » Il promettra aux élus locaux que toutes les préoccupations et revendications des citoyens seront prises en charge. « Nous en avons discuté avec le wali, nous ne donnerons pas de nouvelles dotations budgétaires, il suffit, juste, d'opérer des équilibres, de garder et développer ce qui a réussi, et de reprendre ceux qui n'ont pas marché. » Il promettra la réalisation d'une nouvelle Cour, à Tamanrasset, ainsi qu'une prison et autres infrastructures de base comme l'élargissement de l'aéroport. Autre promesse, un forage pour chaque groupe de 7 ou 8 agriculteurs. « Les projets doivent être réalisés par les entreprises locales, ça créera de l'emploi, » pense-t-il. D'ailleurs, il demande au DG des Douanes, encore une fois, de recruter localement « à raison de 70 à 75% ». Un autre détour qu'il s'impose, celui-là est d'ordre économique. Le Premier ministre fera savoir que le 10 novembre, il y aura une rencontre avec des responsables français. Il fait allusion à la réunion, à cette date, à Oran avec son homologue français, dans le cadre de la tenue des travaux de la Commission mixte algéro-française. Ils assisteront, aussi, à la sortie de la première voiture Renault, fabriquée en Algérie. « Nous rejetons ceux qui ternissent l'image de l'Algérie et qui font fuir les investisseurs, » a-t-il déclaré. Pour lui, les IDE (investissements directs étrangers) « c'est une question de confiance. » Il notera que « notre stratégie économique est claire, il faut, juste, que nous ajustions notre vision pour l'après hydrocarbures. Le Premier ministre tiendra, à peu près, le même discours devant les élus locaux de B.B Mokhtar. Il insistera, beaucoup, sur la sécurité et l'implication des populations, dans la préservation de la stabilité du pays. Mais à aucun moment, il n'expliquera comment se traduira cette implication des populations, concrètement, sur le terrain...