On estime à environ 8.000 personnes, vivant avec le VIH/sida, en Algérie, des cas cumulés depuis l'apparition du 1er cas, en 1985. C'est ce qui a été confirmé, hier, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Dans son discours prononcé, hier, lors de la réunion, de haut niveau, des femmes leaders du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, en matière de lutte contre le Sida, à l'hôtel Aurassi', le ministre a affirmé que grâce à la riposte multi-sectorielle, contre le Sida «l'épidémie est peu active dans la population générale avec une prévalence de 0,1% en Algérie, et une concentration dans les groupes, à hauts risques d'infection». Il a parlé, également, de stabilité du nombre des nouveaux cas diagnostiqués, ces dernières années, qui varie entre 700 à 800 par an, si on se réfère aux données du Laboratoire national de référence du Sida. Et sur le problème de la stigmatisation des porteurs de virus, notamment pour l'accès aux soins, sachant que des médecins refusent de prendre en charge des personnes atteintes du Sida ou des séropositifs, le ministre a affirmé qu'une instruction ministérielle a été adressée, à l'ensemble de la famille de la Santé, pour une prise en charge médicale, des cas de VIH/sida, pour tous les soins, sans exception. Le directeur exécutif d'Onusida, Michel Sidibé, a affirmé, pour sa part, que l'Algérie est un modèle d'inspiration pour les pays africains et pour d'autres pays, dans le monde. «L'Algérie a vite engagé une politique dans la lutte contre le virus, en prenant en charge, médicalement, les personnes atteintes, dès l'apparition du premier cas, en 1985, pourtant le traitement coûtait cher à cette époque, 15.000 dollars pour une personne par année» a-t-il déclaré. Il s'est dit, en outre, très satisfait du travail fait par la société civile, en Algérie, «des associations qui font de la prévention de proximité, en ciblant les femmes en âge de procréer, et surtout les campagnes de sensibilisation, menées dans les milieux à hauts risques, visant les utilisateurs de la drogue et les travailleurs du sexe», a-t-il ajouté. Enfin, si l'Algérie a pu atteindre son 1er objectif, celui de stabiliser le nombre de nouveaux cas diagnostiqués, à moins de 1.000 cas par an, la vigilance est de mise et le renforcement des capacités de traitement et l'amélioration des soins sont nécessaires. L'Algérie compte, selon le ministre de la Santé, créer 7 nouveaux centres de référence de prise en charge de l'infection VIH. Boudiaf a, également, parlé de la candidature de l'Algérie pour abriter le 1er Centre africain de lutte contre le Sida, une candidature déjà soutenue par l'OMS. Il a insisté sur le fait que l'Algérie a de l'expérience, dans le domaine, les moyens et l'assiette foncière pour abriter une telle structure scientifique et de recherche. EBOLA : «ON EST AU STADE DES FAUSSES ALERTES» Le directeur de la Prévention au ministère de la Santé, le Pr Smail Mesbah a affirmé «qu'on n'a pas de cas d'Ebola, en Algérie», précisant que «le risque demeure faible». Il a, toutefois, indiqué que tous les dispositifs de contrôle et de surveillance sont en état d'alerte, aux aéroports, ports et postes frontaliers. Il a, également, déclaré que les services sanitaires sont, tous en alerte pour détecter les cas ou pour prendre rapidement en charge les cas suspects. Le directeur de la Prévention a confirmé qu'il n'y a, actuellement, que de fausses alertes et qu'aucun cas n'a été confirmé.