InfoSoir : Puisque c?est le laboratoire de référence de l?infection VIH/sida qui confirme officiellement les cas de sida en Algérie, quels sont vos derniers chiffres ? Le professeur Belabes : Depuis le premier cas en 1985, jusqu?au 30 septembre 2004, nous avons confirmé 635 cas de sida dont 187 femmes et 17 enfants de moins de 15 ans contaminés par leur mère. Et les porteurs du virus... 1 657 cas de séropositifs ont été confirmés dont 582 femmes. Y a-t-il eu de nouveaux cas cette année ? Oui. Du 1er janvier au 30 septembre passé, 21 nouveaux cas de sida et 202 nouveaux cas de séropositifs ont été confirmés. Comment avez-vous découvert ces cas et comment les personnes ont-elles su qu?elles étaient porteuses du virus ? Tous les résultats d?analyses faites à travers le territoire national ne peuvent être considérés officiels qu?après être arrivés à la dernière étape qui est à notre niveau. Depuis des années, le sang est contrôlé. Les gens découvrent par hasard qu?ils sont atteints de ce virus après s?être dirigés vers des laboratoires d?analyses médicales pour des bilans demandés par leurs médecins ou pour un don de sang au niveau des hôpitaux ou des secteurs sanitaires ou même des véhicules ambulants de collecte de sang. Celui-ci est toujours soumis à l?analyse de l?hépatite B, l?hépatite C et le VIH. Ainsi, ce sont des découvertes «fortuites», les gens n?ont pas le réflexe d?aller faire un dépistage, les personnes atteintes sont choquées face aux résultats. Mais y a-t-il une politique de dépistage en Algérie ? L?Etat a mis les moyens pour la prise en charge du sidéen. Dans tous les secteurs de la santé à travers le territoire national, existe le test HIV, mais ce qui manque, ce sont les candidats aux tests ! Et l?encadrement... Des spécialistes sont installés dans les Centres de traitement de référence qui comportent six établissements (les CHU Annaba, Constantine, Sétif et le secteur sanitaire de Tamanrasset), le traitement est disponible. Les meilleurs moyens de prévention? Il faut faire preuve de fidélité réciproque, sinon utiliser les préservatifs (masculin et féminin), le premier existe actuellement, mais le second n?est pas connu de tous. Le préservatif est la meilleure barrière contre la transmission du sida. Y a-t-il des chiffres sur les décès ? Malheureusement, les chiffres n?ont jamais pu être donnés correctement, car la mort à cause du sida est considérée comme naturelle. (*) Responsable du laboratoire de référence de l?infection VIH/sida. - Le laboratoire de référence de l?infection VIH/sida se trouve à l?Institut Pasteur Sidi Fredj. Il a été créé par arrêté ministériel en 1987 et a pour missions : ? La confirmation des cas d?infection VIH observés en Algérie. ? Le développement des techniques de laboratoire liées au VIH. ? L?assurance de la formation en matière de VIH. ? Il est, en outre, à l?écoute de l?évolution du VIH/sida au niveau international.