Malgré les expertises et une décision de justice stipulant clairement que l'immeuble sis au 3 rue des frères Niati (Plateau) menace ruine et représente un réel danger pour ses occupants, un avis d'appel d'offres pour des travaux de restauration a été lancé dernièrement par l'OPGI. Cette décision a surpris les familles habitant l'immeuble qui s'attendaient plutôt à être relogées avant que la bâtisse ne s'effondre. Selon leurs représentants, qui se sont déplacés au siège de notre rédaction, les occupants de l'immeuble refusent catégoriquement les travaux de restauration de la bâtisse et interpellent, une fois encore, le premier responsable de la wilaya pour être relogés afin d'éviter le pire. Les représentants des 13 familles nous ont remis une pétition dans laquelle ils demandent «l'annulation de la décision de la restauration, puisque la bâtisse a été classée rouge suite à une expertise technique». Selon les locataires, «le dossier relatif à cet immeuble a été traité en déféré par la justice qui a désigné un expert technique, en date du 22 décembre 2013. Dans son rapport, l'expert a indiqué que l'immeuble menace ruine et présente un danger pour ses occupants». Les familles, dont certaines occupent cet immeuble depuis près de 50 ans, signalent être étonnées par l'avis d'appel d'offres qui a été lancé par l'Office de promotion et de gestion immobilière d'Oran pour la réalisation des travaux de réhabilitation et de remise en état d'un immeuble qui, selon leurs dires, risque de flancher à tout moment. «Qui prendra le risque de rafistoler un immeuble qui menace de s'écrouler à la moindre secousse ?», s'interrogent nos interlocuteurs qui affirment qu'ils n'ont d'autres recours qu'une intervention du wali. «Des familles d'autres immeubles mitoyens ont été relogées alors que nous n'avons même pas reçu des pré-affectations malgré le danger qui nous guette», assure l'un des représentants des familles. Notons que dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire, près de 5.000 familles ont été relogées cette année à Oran. Cependant, le problème du vieux bâti à Oran a de beaux jours devant lui. La wilaya d'Oran comptabilise quelque 54.000 constructions classées vieux bâti avec 10% estampillées «à détruire», 27% classées orange nécessitant leur réhabilitation.