La pomme de terre, sujet de tout les débats, est enfin à la portée de petites bourses. En effet, avant-hier, les prix affichés dans le plus grand marché hebdomadaire de la région, le souk de Boudouaou, restaient très raisonnables, se situant entre 60 et 65 DA pour celle de saison, ou précisément celle venant de Mostaganem, au moment où celle réfrigérée, ou encore déstockée, a disparu des étals. Si le tubercule est redescendu sur terre, la relève est assurée par les fruits et légumes. La frénésie qui emballe les consommateurs, ne trouve pas d'explication cohérente. Ainsi de nombreux détaillants de fruits et légumes, des marchés de Thenia, des Issers ou de Bordj Menaiel, semblent avoir donné le mot pour enflammer, littéralement, la mercuriale des fruits et légumes. Une attitude regrettable qui est pointée du doigt par les professionnels de la filière de distribution, et ceux du marché de gros de Khemis El Khechna. M. Djadoun, SG de l'UGCAA et mandataire, reconnaît que «la pratique exorbitante des produits agricoles, dépasse tout entendement, il y a une anarchie totale» et d'ajouter «certains évitent le marché et font des transactions sur la voie publique, ce qui entraîne une dérive des prix». La même source affirme qu'une quantité négligeable de fruits, est mise sur le circuit de distribution, dont le relais est pris par des spéculateurs qui après avoir usé de toute leur force, sur le marché de la pomme de terre, se sont rabattus sur les fruits entre mandarines, oranges et pommes. Les détaillants subissent le contre coup et au passage ajoutent une marge loin de tout entendement, et la clémentine grimpe aisément à 180 DA et l'orange flirte avec les 220 DA, et bizarrement la banane est cédée entre 120 et 150 DA, alors que les marchands des bords de route' l'expose à 100 DA. Côté légumes, l'oignon est vendu entre 65 et 70 DA, quant aux navets et carottes, ils sont cédés entre 70 et 90 DA le kilo, la laitue à 120 DA, les choux à 150 DA et les choux fleurs exposés à 120 DA, la tomate se replace entre 80 et 90 DA, «mais les gens achètent», se désole un père de famille. Dans son dernier bilan, la direction du Commerce a dressé de nombreux PV, à l'encontre de détaillants et de fellahs qui ont déstocké la pomme de terre, mais sans passer par le marché de gros pour céder leur produit, 189.000 quintaux vendus sans traçabilité.