A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida, qui a lieu le 1er décembre de chaque année et la Journée de l'élimination de la violence à l'égard des femmes (25 novembre), l'association pour l'information sur les drogues et sida AIDS Algérie a lancé une campagne ayant pour but de sensibiliser les femmes sur les questions de vulnérabilité au VIH/sida dans les situations de violence qu'elle soit verbale, physique, émotionnelle, sexuelle ou économique. L'objectif est que les femmes puissent prendre connaissance de leurs droits et de la protection, que les différents textes de lois et mécanismes mis à leur disposition en Algérie, leur garantissent. La campagne comprend des journées de sensibilisation dans les rues, les marchés, les lieux de rassemblement des femmes en particulier les salles d'attente, les quartiers vulnérables, les centres de formation professionnelle et les universités. En dépit des campagnes de sensibilisation, le nombre de cas de sida augmente. Le service des maladies infectieuses du centre hospitalo-universitaire d'Oran enregistre quotidiennement une moyenne de trois nouveaux cas. Cette année, près de 120 nouveaux cas ont été enregistrés dans la région ouest du pays, dont 50 cas dans la wilaya d'Oran. Le service prend en charge prés de 2.000 sidéens de la région Ouest. Des chiffres très inquiétants qui ne reflètent pas toute la réalité, puisque certains mésestiment leur état de santé (porteurs du virus) et de nombreux sidéens ne déclarent pas leur maladie de crainte d'être frappés d'ostracisme. Nombreux parmi ces derniers sont à la recherche de l'anonymat et de l'oubli. Durant les cinq dernières années, près de 300 nouveaux cas ont été enregistrés à Oran. En 2013, le service des maladies infectieuses du CHU d'Oran a enregistré 71 cas, contre 57 cas en 2012, 59 cas en 2011 et 36 cas en 2010. Les données à propos de nouvelles infections de 2013 font état que le nombre de personnes atteintes du VIH/sida a pratiquement doublé par rapport à celui enregistré en 2010. Des chiffres qui indiquent que l'épidémie du VIH/sida progresse à un rythme alarmant, surtout lorsque l'on sait que des milliers de personnes sont atteintes sans le savoir. Toutefois, des dizaines de personnes contaminées par le virus échappent ou évitent toute prise en charge ou opération de contrôle médical, de peur de représailles au sein de la famille ou d'être exclus de la société. En dépit des examens prénuptiaux, exigés depuis quelques années aux futurs mariés, notamment la sérologie complète, les candidats au dépistage précoce du sida ne se bousculent pas aux portes des centres de dépistage du sida et autres maladies sexuellement transmissibles qui sont pourtant prêts à accueillir, sans ordonnance, anonymement et gratuitement, chaque individu voulant pratiquer un test de dépistage. Si jusqu'à 2009, une centaine de cas seulement de sida pédiatrique a été enregistrée au niveau régional, les nouvelles statistiques font craindre le pire aux spécialistes, puisque pas moins de 150 enfants sont atteints du sida au niveau de la région Ouest dont une centaine à Oran; alors qu'au niveau national, leur nombre atteint les 500. La transmission materno-fœtale du virus inquiète et démontre clairement que l'épidémie est dynamique et que le mal est dans la population générale. Pour rappel, en 1988, l'Assemblée générale de l'ONU avait exprimé sa vive préoccupation devant la pandémie du sida. Notons que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait choisi la date du 1er décembre 1988 comme Journée mondiale du sida. Aujourd'hui, plus de 41 millions de personnes sont séropositives et sidéennes. La Journée mondiale de lutte contre le sida n'est pas la seule occasion de revenir sur ce dossier brûlant, mais en insistant sur le fait que nous devons être tous ensemble contre le sida, elle a toute sa place dans le calendrier des journées internationales.