L'association des enfants trisomiques « ANIT », section de Tiaret, en collaboration avec l'association « Enfance en détresse-Hachemi Fatima-Zohra », ont organisé ce samedi une conférence, liée à la problématique de la prise en charge des enfants trisomiques. En effet, animée par le professeur Houria Chafai Salhi, pédiatre et pédopsychiatre, la conférence intitulée » la prise en charge des besoins spécifiques d'enfants trisomiques », a fait un tour d'horizon sur la situation des « enfants trisomiques, « pour lesquels aucune statistique n'est disponible » a-t-elle déploré. « Même si l'on sait qu'un enfant à deux naissent trisomiques chaque jour en Algérie, des statistiques ne sont pas encore disponibles » a expliqué la pédopsychiatre, ajoutant que « des efforts sont entrepris pour essayer de mieux cerner cette problématique de santé publique » a-t-elle indiqué. Cette pathologie est expliquée comme étant un cas particulier d'aneuploïdie, une anomalie chromosomique. Normalement, les chromosomes vont par paires (23 paires chez l'être humain). Dans le cas d'une trisomie, au moins une des paires est triplé, d'où le nom de trisomie. La trisomie peut survenir si l'un ou l'autre des géniteurs apporte deux chromosomes au lieu d'un, cela peut également intervenir par mauvaise répartition lors de la première division cellulaire, ce qui est le cas le plus fréquent, et cela peut intervenir lors de la deuxième division cellulaire ou des suivantes. Les cellules de l'individu seront dans ce cas un mélange de cellules saines et de cellules trisomiques. L'association des enfants trisomiques de la wilaya de Tiaret, est née en juin dernier, pour aider à l'insertion scolaire et professionnelle des enfants trisomiques, sous la houlette d'un groupe de citoyens bénévoles avec, à leur tête, l'infatigable Mme Atika Saadi Benyahia qui remue ciel et terre au service de cette noble cause. Selon elle, sur quatre-vingt écoles primaires que compte la seule commune de Tiaret, « il n'existe aucune école spécialisée pour enfants trisomiques » regrette-t-elle. Depuis le 10novembre 2011, l'Organisation de Nations unies a décrété la date du 21 mars comme «Journée mondiale de la trisomie 21». Le choix de cette date est fortement symbolique car il fait référence aux 3 chromosomes 21 à l'origine du syndrome. En Algérie, il est l'occasion pour faire campagne en faveur d'une catégorie de la population qui souffre de marginalisation et, pour les jeunes, de grandes difficultés d'insertion scolaire et professionnelle. Selon un recensement établi par l'Association nationale des enfants trisomiques, ils sont aujourd'hui, 80.000 enfants algériens à être atteints de cette maladie. La même source indique que chaque jour, dans le pays, on enregistre parmi les enfants qui naissent, au moins quatre cas de bébés présentant les symptômes de la trisomie 21.