Eric Zemmour c'est le frère de Bernard Henry Levy, le cousin de Glucksmann, la sœur de Finkielkraut, de la grande famille des amis des Arabes et des musulmans. Vu d'Algérie, le Zemmour est un guignol qui crache son venin sur notre peau et raille notre accent. C'est un pied-noir qui veut refaire la guerre d'Algérie, la gagner tout comme a fait Rambo dans son opus éponyme lorsqu'il s'en est allé délivrer des soldats américains encore retenus au Vietnam et a dézingué la moitié de l'armée viet au passage. En deux mots, c'est un aigri dopé à la haine de l'autre surtout s'il a le teint qui varie entre le mat et le noir foncé, qui parle un français approximatif juste bon pour faire son marché à la grande surface du coin ou recevoir ses allocs. Mais Zemmour Eric, en France, est presque un héros qui dit tout haut ce que les Français pensent tout haut également parce qu'être raciste et facho est devenu à la mode en Hexagone. Dire du mal de l'étranger, stigmatiser une race et une religion en particulier, surenchérir entre intellos nourris aux idées d'extrême droite sont les produits made in France qui se vendent le mieux après le pinard. C'est dire le virage dangereux pris par nos voisins d'en face qui veulent nous refourguer nos émigrés partis peupler la France et la Navarre, soixante ans plus tôt. C'est que le polémiste en chef du service public persiste et signe dans sa guerre de tranchées contre les musulmans de France qu'il veut repousser sur les rivages de la Méditerranée et embarquer sur les bateaux du retour à défaut de les noyer. Dans ses prévisions holocaustiques, il voit la France se diviser en deux : d'un côté, les blancs chrétiens, juifs, bouddhistes, athées, agnostiques et francs-maçons. De l'autre côté des barricades, les Arabes, les noirs, les basanés rassemblés sous la bannière d'un Daech hollywoodien. Le Zemmour prédit «le chaos» et une «guerre civile» parce que les musulmans de France, comme il l'affirme, sont un peuple insoluble dans le peuple français. Ils «vivent entre eux», dira-t-il à un quotidien italien, dans des banlieues et que les Français se sont vus dans l'obligation de les quitter de peur de perdre leur vocabulaire. Pour le Zemmour, la solution est simple : revenir à l'Histoire. «Qui aurait dit en 1940 qu'un million de pieds noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d'Algérie pour revenir en France ?», répondra-t-il. Simple, sans fioritures, ni peur ni regrets. La déportation, ça a toujours marché et c'est efficace. Des propos graves, sortis de la bouche d'un pyromane irresponsable qui bénéficie d'une impunité sans pareille. Indignation légitime et impuissante des pestiférés : l'Observatoire national contre l'islamophobie, qui dépend du Conseil français du culte musulman (CFCM), l'instance représentative de l'islam de France condamne et dénonce. «Que font les pouvoirs publics devant le déferlement de tant de haine ?». Le point d'interrogation restera sans doute orphelin et ce n'est certainement pas Hollande qui nous contredira. En Algérie, on commence à appréhender cette opération de relogement forcée déjà qu'on ne s'en sort pas avec nos propres déshérités. La solution : ouvrir les portes du Sahara et bâtir une nouvelle Algérie. Utopique, mais quoi de mieux qu'un bon rêve pour finir une mauvaise année.